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Dès les premières pages, cet album vous happe par son choix radical. Évoquer l’oppression des femmes en Iran à travers l’art et le corps. Celle qui nous parle se nomme Mansoureh Kamari, elle a fui le régime des Mollah pour retrouver sa liberté en France. Après des études artistiques et une expérience dans l’animation, la voici prête à retourner dans les souvenirs de son passé et raconter son histoire.

Pour cela, elle se met à nu, graphiquement et mentalement. Car, son corps est signe de liberté. « Lorsque je sens l’air sur ma peau, alors que je pose comme modèle, je me sens libre à l’opposé de ma vie d’avant. » m’explique l’auteure.
Se mettre à nu
La jeune femme explique son enfance dans une BD émouvante. Dans son pays, selon la loi islamique, le père de famille est propriétaire du sang de ses enfants, il ne peut donc être poursuivi pénalement s’il s’en prend à sa progéniture. Dans cette société où l’homme a les pleins pouvoirs sur les femmes, il peut agir en toute impunité. Mansoureh Kamari raconte ce monde il est interdit de rire, chanter, danser ou aimer.

L’Iranienne raconte les agressions sexuelles répétées, dans la rue, chez le médecin, à la fac. Ses dessins illustrent ses angoisses et ses peurs, à travers son trait élégant, ses cadrages audacieux. Le regard terrible de son père résume sa prison familiale.
Une prison familiale
Mais Mansoureh Kamari est une femme d’une grande force de caractère qui a pu fuir l’Iran pour sortir de cette oppression permanente. Cet album raconte sa métamorphose en une femme épanouie désormais maîtresse de son destin.

Son graphisme d’une grande beauté n’hésite pas à rompre les codes et ajoute parfois du rouge sang qui illustre la violence d’un monde sans concession pour les jeunes filles. Mais aujourd’hui, la résistance des femmes s’amplifie comme me l’explique l’artiste iranienne.
« Ces Lignes qui tracent mon corps » de Mansoureh Kamari aux éditions Casterman
















