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Pourquoi des milliers de mains ornent-elles ce musée à Anvers ? La réponse se trouve… dans le nom de la ville

Par RTL info avec Emmanuel Dupond et Véronique Forest
Le MAS, un musée emblématique d’Anvers, vous invite à un voyage au cœur de l’histoire portuaire de la ville. Le musée explore les liens commerciaux de la ville avec le monde, mais aussi l’importance de la solidarité et la diversité de sa population, qui compte 170 nationalités.

Vous cherchez une manière originale de découvrir l’histoire d’Anvers et de son port ? Direction le MAS, le Museum aan de Stroom, situé dans l’ancien quartier portuaire de la ville. Ce musée monumental, reconnaissable à sa façade en grès rouge et à sa tour en spirale ornée de 3 000 petites mains, vous plonge dans l’identité profonde d’une cité façonnée par les échanges et les légendes.

Ces petites mains visibles sur le bâtiment rendent hommage à un récit fondateur : « Au 15e siècle, une légende a été écrite sur un géant qui demandait des impôts aux bateaux voyageurs qui passaient par l’Escaut. L’histoire raconte que Brabo, un militaire romain, venait pour couper la main de ce géant et la jeter dans l’Escaut », explique Leen Beyers, conservatrice au MAS. D’ailleurs, le nom néerlandais « Antwerpen » signifierait « jeter la main ». Une explication folklorique, certes, mais qui reste chère aux commerçants, qui profitent de cette légende pour vendre des produits dérivés, comme des chocolats en forme de main.

Plantations et esclavage

Le MAS s’étend sur dix étages, avec des salles empilées comme des boîtes, et abrite plus de 600.000 pièces de collection, entre art, histoire et objets contemporains. Il met notamment l’accent sur le port d’Anvers et ses connexions historiques avec le reste du monde. Au XVIe siècle, la ville devient le premier port d’Europe, un véritable carrefour commercial : « Porcelaine de Chine, par la voie du commerce des Portugais, le sucre du Brésil, l’or de l’Afrique et bien sûr, quand il s’agit du sucre et ensuite du tabac, c’est aussi l’époque des plantations et de l’esclavage », précise Leen Beyers.

Anvers perd sa position dominante au XVIIe siècle, au profit des Pays-Bas, mais conserve sa dimension cosmopolite. Aujourd’hui encore, pas moins de 170 nationalités y cohabitent. Une diversité mise en lumière dans l’exposition « Compassion », centrée sur la solidarité entre les peuples.

Vera De Boeck, curatrice de l’exposition, souligne : « La compassion est un phénomène biologique qui a toujours été important à travers les époques et les cultures. »

Parmi les communautés évoquées, celle des Jaïns, originaires du nord-ouest de l’Inde, très active dans le secteur du diamant à Anvers. Fidèles à leur principe fondamental de non-violence, ils vont jusqu’à balayer le sol devant eux avant de marcher, pour éviter d’écraser le moindre insecte. « C’est une manière pour eux de ne pas faire de mal à autrui », explique Vera De Boeck.

Inauguré en 2011, le MAS témoigne du caractère contrasté de la ville la plus peuplée du pays : Anvers ou Antwerpen, où la légende s’intègre à la culture, où l’histoire flirte avec la modernité.

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