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Les dinosaures continuent de captiver l’imaginaire collectif, en particulier chez les plus jeunes. Le succès populaire des films Jurassic World en témoigne, tout comme l’affluence constante dans les musées spécialisés. À Bruxelles, l’Institut royal des Sciences naturelles accueille chaque année environ 400.000 visiteurs, attirés par la plus grande galerie de dinosaures en Europe.
Situé à deux pas du Parlement européen, derrière le parc Léopold, l’institut fondé il y a près de 180 ans abrite une impressionnante collection de 38 millions de spécimens. Mais ce sont les fossiles de dinosaures, et en particulier les iguanodons de Bernissart, qui concentrent toute l’attention.
Une découverte fortuite à 322 mètres sous terre
L’histoire de ces iguanodons remonte à 1878, lorsqu’une trentaine de squelettes complets et articulés ont été découverts dans une mine de charbon à Bernissart, en Wallonie. Une trouvaille exceptionnelle à l’époque. « Les mineurs pensaient avoir trouvé des troncs d’arbres fossilisés remplis d’or. Mais il s’agissait d’os de dinosaures », raconte Pascal Godefroit, paléontologue.
La découverte a bouleversé la perception que l’on avait de ces créatures. Jusque-là, seuls quelques ossements isolés avaient été mis au jour, principalement en Angleterre dans les années 1820, explique le spécialiste. À Bernissart, pour la première fois au monde, des squelettes entiers de grands dinosaures étaient exhumés, permettant « de savoir à quoi ressemblaient ces monstres ».
Mais l’Institut n’est pas seulement un musée. C’est aussi un centre de recherche où des scientifiques travaillent chaque jour sur de nouveaux fossiles. Pascal Godefroit parcourt le monde à la recherche de spécimens rares. En 2018, il est revenu des États-Unis avec des ossements d’un diplodocus âgé de 155 millions d’années, qu’il est en train de reconstituer. « C’est probablement encore un ado, mais il fera quand même 21 à 22 mètres de long », dit-il.
Jusqu’à présent, le diplodocus visible dans les galeries de l’Institut est un moulage. Le but est désormais de « remplacer les reproductions par des spécimens authentiques », une démarche que les chercheurs souhaitent renouveler à l’avenir.
Des trésors encore enfouis en Belgique
La Belgique n’a peut-être pas livré tous ses secrets. Si les fouilles à Bernissart ont été interrompues en 1881, un sondage réalisé en 2002 par la faculté polytechnique de Mons a mis au jour quatre nouveaux ossements. Selon les paléontologues, des centaines de squelettes pourraient encore être enfouis dans le sous-sol belge.


















