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Dans le parc de la Beauverie, à Liège, un groupe de danseuses a pour habitude de s’entraîner. Mais aujourd’hui, avec plus de 30 degrés, les répétitions sont un peu plus laborieuses. « C’est chaud, on transpire, on n’est pas très concentré, on a un peu la tête ailleurs, on se dit plus souvent d’aller boire un coup d’eau », témoigne l’une d’entre elles.
À quelques mètres de là, des élèves de première primaire. Difficile de se concentrer en classe, alors leurs institutrices ont opté pour une activité en extérieur. « Trop d’énergie, on n’arrive pas du tout à les canaliser comme on le fait d’habitude et on se rend très bien compte que dans ces chaleurs, ce n’est pas facile de faire de nouveaux apprentissages », dit Virginie, l’une des institutrices.
Problème de concentration, maux de tête, irritabilité : avec ces températures élevées, notre cerveau souffre. En transpirant, nous perdons des sels minéraux essentiels à son fonctionnement. « Quand on transpire, on perd non seulement de l’eau mais également ce qu’on appelle des ions, donc du sodium par exemple, du potassium, enfin il y a toute une série d’ions. Et la perte de ces ions perturbe complètement en réalité notre fonctionnement neuromusculaire. On a besoin de ça pour que l’influx puisse passer correctement », explique Alexandre Ghuysen, chef de service des urgences au CHU de Liège. « Chez des personnes plus âgées par exemple, ou des personnes qui ont une perte de sodium, ça peut donner de la confusion, de la désorientation ».
Sous la chaleur, notre temps de réaction au volant est également plus long. Par temps de canicule, le nombre d’accidents graves connaît une hausse de 11 %. Même les secouristes l’admettent, leur capacité à prendre des décisions rapidement est légèrement altérée. « Sur un accident de roulage par exemple, quand on doit se mettre à genoux, vraiment très proche du tarmac, qui renvoie vraiment cette chaleur accablante, c’est doublement difficile dans les interventions », admet Adelin Piraux, infirmier urgentiste.
Mais l’explication est simple : lorsque la température de notre corps augmente, les communications entre nos neurones sont ralenties. « On peut imaginer ça un peu comme du courant électrique qui passerait d’une cellule à l’autre, et bien la vitesse de cette conduction électrique se trouve profondément ralentie. Et donc ça ralentit globalement l’ensemble du fonctionnement », note Alexandre Ghuysen.
Une hydratation régulière permet de préserver nos fonctions cognitives. Il est également conseillé d’éviter les efforts physiques aux heures les plus chaudes de la journée.

















