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Le virus du Nil occidental est loin d’être nouveau. Il a longtemps circulé en Afrique, mais ces dernières années, il a commencé à apparaître en Amérique du Nord et en Europe. Wim Thiery, climatologue à la VUB (Vrije Universiteit Brussel), confirme ce changement auprès de nos confrères de HLN : «Ces dernières années, la situation a changé. Nous avons reçu plusieurs signalements en Amérique du Nord et à travers l’Europe. Certains cas ont même été détectés à proximité de la Belgique.»
Cette année, neuf personnes ont perdu la vie en Italie après avoir été infectées par ce virus du Nil occidental. Celui-ci provient à l’origine des oiseaux, mais ce sont les moustiques qui le transmettent à l’humain. Avec les étés de plus en plus chauds, ces insectes trouvent désormais des conditions idéales en Europe, y compris dans nos régions.
«La hausse des températures transforme soudainement nos régions en des refuges favorables pour ces insectes», explique Wim Thiery. «C’est en fait une conséquence directe de notre dépendance au pétrole, au charbon et au gaz.»
La Belgique bientôt concernée ?
Jusqu’ici, aucun cas n’a été officiellement détecté en Belgique. Mais cela pourrait changer très bientôt. «Il est inévitable que cela arrivera un jour», affirme Wim Thiery. Les moustiques porteurs du virus, autrefois cantonnés au sud de l’Europe, remontent progressivement vers le nord. Et la Belgique n’est plus à l’abri.
Pire encore : selon les analyses menées par son laboratoire, les moustiques déjà présents sur notre territoire sont capables de transmettre le virus. «Il est donc théoriquement possible que certains Belges aient déjà été infectés», avertit-il.
La bonne nouvelle, c’est que la majorité des personnes infectées ne tombent pas malades. Seule une personne sur cinq développe des symptômes légers : fièvre, douleurs, gonflement des ganglions. Les formes graves sont rares. «Une inflammation du cerveau ou des méninges peut survenir dans seulement 1 % des cas», précise Wim Thiery, «et elle n’est mortelle que pour une infime minorité de personnes.» Quant à la transmission entre humains, elle reste exceptionnelle : uniquement par transfusion sanguine, pendant la grossesse ou l’allaitement.
Pour l’instant, aucun vaccin pour contrer ce virus n’existe.


















