Partager:
La Terre va tourner un peu plus vite sur elle-même à plusieurs reprises cet été : vous ne le sentirez pas, mais notre planète bouclera sa rotation journalière en un peu moins de 24h ce mardi, de 1,38 milliseconde de moins très exactement.
Le phénomène s’observe à trois reprises cet été : le 9 juillet dernier, ce mardi et le 5 août, qui sera la journée la plus courte de l’année car ce jour-là, la terre tournera sur elle-même avec 1,5 milliseconde d’avance.
Une accélération causée en partie par la position de la Lune, qui sera la plus éloignée de l’équateur. En théorie, la rotation de notre planète dure 86.400 secondes, soit 24 heures : on appelle ça le temps astronomique.
Ce temps est influencé par la Lune, mais aussi la fonte des glaces, les tremblements de terre ou encore l’activité volcanique. Pourtant sur le long cours, la rotation de la Terre a plutôt tendance à ralentir depuis des millions d’années, car les forces gravitationnelles entre notre planète et la Lune jouent comme un frein sur le mouvement de la terre.
Il y a deux milliards d’années, une journée durait… 20 heures. Ce ralentissement, extrêmement lent, nécessite d’adapter nos horloges. L’heure de référence dans le monde, c’est l’UTC, le temps universel coordonné, qui a comme point de départ le méridien de Greenwich. Depuis les années 60, il est basé sur le temps atomique, mesuré par des horloges atomiques hyperprécises.
Pour qu’il corresponde à la rotation réelle de la Terre, l’International Earth Rotation Service rajoute ce qu’on appelle des « secondes intercalaires » depuis des décennies et cela se fait le dernier jour du mois de juin ou le dernier jour de l’année.
En gros, à 23h59 et 59 secondes, on rajoute une seconde supplémentaire au temps universel. L’horloge affiche alors 23h59 et 60 secondes, et puis seulement, on passe à minuit le jour suivant.
Pour nous, ça ne change rien mais l’opération est importante pour les systèmes GPS et les réseaux informatiques. Sauf que depuis 2020, la terre a tendance à tourner de plus en plus vite : les pics d’accélération comme ceux qu’on observe cet été sont plus fréquents et plus marqués.
Le record de la rotation la plus courte a été battu en juillet 2024, avec 1,66 milliseconde d’avance… et pour l’instant, les scientifiques ne savent pas vraiment l’expliquer. On suppose qu’il s’agit d’un phénomène interne à notre planète, mais sans certitude. La tendance est telle que l’organisme chargé d’unifier les pendules du monde entier envisage d’introduire une seconde intercalaire négative – retirer une seconde – en 2029 et ce serait une grande première.
Cela dit cette tendance devrait rapidement s’enrayer et reprendre le cours naturel – le ralentissement de la rotation terrestre : les astronomes prévoient que dans 200 millions d’années, une journée durera 25 heures.



















