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Des responsables ukrainiens, américains et européens se retrouvent en ce moment, ce dimanche, en Suisse pour discuter du plan de Donald Trump pour l’Ukraine, qui fait craindre à Kiev une capitulation forcée mais ne constitue pas, selon Washington, une offre finale.
L’administration américaine présente désormais comme « un cadre pour des négociations » ce document en 28 points, qui vise à mettre fin au conflit provoqué par près de quatre ans d’invasion russe.
Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte reprend plusieurs exigences clés de Moscou : que l’Ukraine lui cède des territoires, accepte de réduire la taille de son armée et renonce à intégrer l’Otan. Il offre cependant des garanties de sécurité occidentales à Kiev pour prévenir toute nouvelle attaque russe.
Une prochaine réunion avec les USA
La délégation ukrainienne présente en Suisse pour discuter du plan de Donald Trump pour mettre fin à la guerre avec la Russie a tenu une réunion avec des représentants de la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, a annoncé dimanche le négociateur de Kiev.
« J’ai tenu la première réunion avec les conseillers à la sécurité nationale des dirigeants du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne (…) La prochaine réunion aura lieu avec la délégation américaine », a indiqué sur Telegram Andriï Iermak, le chef de la présidence ukrainienne qui mène la délégation.
Le plan a provoqué un branle-bas de combat chez des alliés européens de l’Ukraine, qui ont multiplié les contacts et réclamé de nouvelles négociations les impliquant, ainsi que Kiev, malgré l’impatience affichée initialement par le président des États-Unis.
Donald Trump avait donné jusqu’au 27 novembre, jour de la fête de Thanksgiving, à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre.
Mais samedi, le milliardaire républicain a répondu « non » à la question de savoir si son plan constituait sa « dernière offre » pour régler le conflit le plus sanglant en Europe depuis la Seconde guerre mondiale.
« Une liste de souhaits russes » ?
Ce texte « présente un cadre solide de négociations. Il se fonde sur des éléments fournis par la partie russe mais également sur des apports de l’Ukraine », a complété son chef de la diplomatie Marco Rubio sur X.
Il a ainsi démenti avoir déclaré à des sénateurs américains, comme l’affirmaient plusieurs élus, que le plan ne constituait pas la position américaine mais « une liste de souhaits russes ».
M. Rubio est attendu ce dimanche à Genève, avec l’émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, pour des discussions avec les Ukrainiens et les Européens. Ils rejoindront le secrétaire à l’Armée, Daniel Driscoll.
La délégation ukrainienne sera menée par le bras droit de M. Zelensky, le chef de la présidence Andriï Iermak.
Côté européen, les conseillers à la sécurité nationale des dirigeants français, allemand, britannique et italienne prendront part aux discussions à Genève.
Réunis au sommet du G20 à Johannesburg, 11 pays principalement européens ont estimé samedi dans une déclaration que le plan américain « requerra du travail supplémentaire », craignant qu’il ne laisse l’Ukraine « vulnérable à de futures attaques ».
Le président français Emmanuel Macron a annoncé une réunion mardi en visioconférence des pays soutenant l’Ukraine. Selon lui, sans « éléments de dissuasion, les Russes reviendront ».
Vaste scandale de corruption
Vladimir Poutine a assuré que le texte américain « pouvait servir de base à un règlement pacifique définitif » du conflit lancé en février 2022, se disant prêt à une « discussion approfondie de tous les détails » du texte.
Ces propositions américaines sont présentées à un moment où la présidence ukrainienne est déstabilisée par un vaste scandale de corruption impliquant des proches de M. Zelensky, où l’armée est en recul sur le front et où la population est soumise à des coupures de courant d’ampleur en raison des frappes russes.
Sous pression, le dirigeant ukrainien a assuré vendredi qu’il allait proposer des « alternatives » à ses interlocuteurs américains, estimant que son pays traversait « l’un des moments les plus difficiles de (son) histoire » et évoquant un « choix très difficile » : « la perte de dignité ou le risque de perdre un partenaire clé », les États-Unis.
Mais l’émissaire américain sur l’Ukraine, Keith Kellogg, a qualifié samedi soir ces propos de « posture » à destination de l’opinion ukrainienne, tout en reprenant la qualification de « cadre » pour le plan.
« Il y a des éléments qui doivent être codifiés et expliqués un peu plus en détails, mais nous y sommes presque », a-t-il déclaré sur Fox News, se disant convaincu qu’il devenait pour Kiev « difficile de dire non vu les garanties de sécurité » prévues par le texte.
Le plan prévoit des garanties de sécurité équivalentes de l’Otan, dont le traité contient une clause de défense collective en cas d’attaque.

















