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Le plan de paix de Trump pour l’Ukraine n’est qu’une reddition face à l’envahisseur russe, mais Zelensky a-t-il encore le choix ?

Par Christophe Giltay
Alors que des frappes russes ont encore fait 25 morts hier en Ukraine, Donald Trump fait pression sur Kiev pour imposer un nouveau plan de paix. Il reprend de nombreuses demandes formulées par Moscou, notamment la cession des territoires conquis et la réduction de moitié de l’armée ukrainienne. Inacceptable pour Volodymyr Zelensky, malgré sa position fragilisée en interne ?

L’information a été révélée mardi par le média américain Axios. Un site web fondé par d’anciens journalistes de la grande presse et qui, en dix ans, s’est bâti une importante crédibilité. Il se décrit lui-même comme un mélange entre The Economist et Twitter. Le sérieux d’un journal de référence allié à la rapidité et à la concision du monde contemporain. Et Axios sort des scoops, comme cet incroyable plan de paix que Washington vient de proposer à l’Ukraine.

Un copié-collé des exigences russes

Il s’agit ni plus ni moins d’une proposition de reddition, voire de capitulation. On est bien loin du ton ferme employé en octobre par Donald Trump à l’égard de Vladimir Poutine. On a plutôt l’impression d‘un copié-collé des exigences russes. Ce plan en 28 points prévoit que Kiev cède la région du Donbass dans son entièreté, y compris les derniers territoires que l’armée ukrainienne contrôle encore. Les États-Unis reconnaîtraient officiellement cette annexion, y compris celle de la Crimée, devant la communauté internationale.

Les négociations ont été discrètement menées par Steve Witkoff, l’émissaire spécial de Donald Trump qui a également travaillé sur l’accord de Gaza. Il franchit de nombreuses lignes rouges comme un démantèlement de l’armée ukrainienne qui serait réduite à 400.000 hommes, soit 50 % de son effectif actuel. Kiev devrait également renoncer à certains armements essentiels à sa défense et à ne plus recevoir d’aide militaire extérieure. Bye bye les Rafale et les Gripen. Aucune troupe militaire étrangère ne devrait non plus stationner en territoire ukrainien. Bye bye les soldats européens.

D’autres revendications, plus symboliques, figurent dans le projet : la reconnaissance du Russe comme langue officielle de l’État ukrainien ou encore que l’Église orthodoxe russe bénéficie d’un statut officiel dans le pays. En contrepartie la Russie s’engagerait à démilitariser le Donbass, mais comme on dit, les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent. Washington serait garant de la sécurité de l’Ukraine résiduelle, mais selon des modalités qui restent floues.

Des proches de Zelensky touchés par un scandale de corruption

Ce plan de paix est a priori inacceptable par le gouvernement ukrainien. D’ailleurs une réunion qui devait se tenir en Turquie entre le président ukrainien, l’émissaire américain et le ministre turc des Affaires étrangères a été annulée. Mais Volodymyr Zelensky a-t-il vraiment une marge de manœuvre ? Acculé chez lui par un scandale de corruption qui implique plusieurs de ses ministres, il fait face à une fronde parlementaire menée par son prédécesseur Petro Porochenko. Ainsi le président Ukrainien pourrait perdre non seulement le Donbass, mais aussi le pouvoir.

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