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Le promoteur chinois Vanke, numéro 2 du secteur l'an dernier, a publié vendredi une perte nette de 9,9 milliards de yuans (1,25 milliard d'euros) au premier semestre. Comme ses pairs, Vanke est fragilisé par une grave crise de l'immobilier qui menace la stabilité même de l'économie du pays.
La performance est encore pire que ce que prévoyait la direction en juillet. Elle tablait sur une perte comprise entre 7 et 9 milliards de yuans. "Cela va pendre du temps avant que les habitants reprennent confiance et achètent des maisons", a-t-elle précisé dans un communiqué à la Bourse de Hong Kong.
Pourtant déjà fragilisé par la crise immobilière chinoise, Vanke avait affiché un bénéfice net de 9,9 milliards de yuans au premier semestre 2023. Le chiffre d'affaires du promoteur a baissé de 29% sur un an au premier semestre 2024, à 142,8 milliards de yuans.
L'immobilier et la construction ont longtemps pesé au sens large plus du quart du PIB (produit intérieur brut) de la Chine et ont servi de locomotive à nombre de sous-traitants, sur fond de spéculation galopante. Le secteur a connu deux décennies de croissance fulgurante avec la hausse du niveau de vie de la population. Mais Pékin a mis le holà en 2020. La situation précaire de certains promoteurs et la chute des prix dissuadent désormais les Chinois d'investir dans la pierre.
Pour tenter de relancer une activité devenue moribonde, le pouvoir a multiplié mesures incitatives et annonces rassurantes ces derniers temps. Les résultats n'ont eu que peu d'effets. Les prix de l'immobilier ont continué à baisser dans les grandes villes chinoises en juillet, preuve que la demande est toujours faible.
Vanke est le dernier grand nom de l'immobilier en Chine rattrapé par la crise, après le mastodonte Evergrande et son concurrent Country Garden.