Partager:
"L'Europe n'est plus un continent de paix" depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, a estimé le président Volodymyr Zelensky vendredi devant les députés français, qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'ennemi commun" de son pays et de l'Europe.
Le dirigeant ukrainien a aussi dit espérer que le sommet sur la paix, prévu les 15 et 16 juin en Suisse, permette de se "rapprocher" d'une "fin juste de cette guerre". Cette conférence pourrait être "le D-Day" ukrainien, , a-t-il ajouté au lendemain des cérémonies marquant le 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, auxquelles il avait été convié.
Face à une Assemblée nationale qui n'avait pas fait le plein, le président ukrainien a brossé un tableau noir de la situation en Europe où la guerre menée par la Russie aurait fait revenir "le nazisme". "De nouveau en Europe, les villes sont entièrement détruites et des villages sont incendiés. De nouveau en Europe apparaissent des camps de filtration, des déportations et la haine", a-t-il énuméré.
"Nous vivons à une époque où l'Europe n'est plus un continent de paix", a-t-il résumé, attaquant frontalement le président russe.
"Regardez ce que Poutine fait de son propre pays et de son propre peuple. C'est un territoire où la vie n'a plus de valeur. C'est tout le contraire de toute ce à quoi nous aspirons et de nos valeurs, c'est le contraire de la liberté, le contraire de l'égalité et le contraire de la fraternité. Donc c'est le contraire de l'Europe, c'est l'anti-Europe", a-t-il déclaré.
Remerciant à plusieurs fois la France pour son soutien militaire et diplomatique, alors qu'Emmanuel macron a annoncé jeudi soir la cession d'avions de chasse à Kiev, le chef de l'Etat ukrainien a affirmé que la victoire était possible, malgré les avancées russes sur le front. "Pouvons-nous gagner cette bataille? Certainement, oui", a assuré le président ukrainien, qui s'exprimait pour la première fois devant la représentation française.
"Pour la paix juste, il faut plus", a-t-il toutefois estimé. "Et ce n'est pas un reproche, c'est juste comment vaincre le mal, faire plus aujourd'hui".
"Cette bataille est à la croisée des chemins, c'est le moment où nous pouvons tous ensemble écrire l'Histoire à laquelle nous aspirons, ou bien nous pouvons devenir victime de l'Histoire comme le veut notre ennemi - je souligne notre ennemi commun", a-t-il estimé.