Partager:
A Mayotte, un couvre-feu sera instauré dès mardi soir de 22h à 4h du matin, après le passage dévastateur et meurtrier du cyclone Chido.
Ce couvre-feu est mis en place pour des raisons de sécurité, afin d'éviter les pillages, trois jours après le passage de ce cyclone, dans l'archipel meurtri qui est en manque de tout et où les habitants s'alarment d'une situation sanitaire qui se dégrade.
"Face à cette tragédie qui bouleverse chacun de nous, je décréterai un deuil national", a dit sur X lundi soir après une réunion gouvernementale de crise le chef de l'État, qui ira "dans les prochains jours" sur place "en soutien" à la population et à toutes les personnes mobilisées.
Pour l'heure, le bilan officiel s'élève à 21 morts à l'hôpital et le préfet local a mis sur pied une "mission de recherche des morts". Mais les autorités redoutent "plusieurs centaines" de morts, peut-être même "quelques milliers" dans ce territoire et département le plus pauvre de France. "Le bilan sera lourd, trop lourd", a prédit lundi le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau.
Le décompte est d'autant plus compliqué que Mayotte est une terre de forte tradition musulmane et que, selon les rites de l'islam, de nombreux défunts ont vraisemblablement été enterrés dans les 24 heures.
Le cyclone, le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis 90 ans, a ravagé samedi le territoire de l'océan Indien, où environ un tiers de la population vit dans de l'habitat précaire, totalement détruit.
Chido a probablement été favorisé par des eaux de surface proches de 30°C, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique déjà observé ailleurs cet automne.