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Deux ans de conflit israélo-palestinien : aujourd’hui que reste-t-il vraiment du Hamas ?

Par RTL info avec Nina Dautrebande, Florent Vanden Bergh et Catherine Vanzeveren
Deux ans après les attaques du 7 octobre 2023, le Hamas est encore bien là puisqu’il négociait ce lundi la paix avec Israël et les États-Unis, en Égypte. Mais le mouvement se retrouve très affaibli par les innombrables attaques d’Israël. Bilan sur sa capacité militaire.

Deux ans après les attaques du 7 octobre 2023, le Hamas est encore bien là puisqu’il négociait ce lundi la paix avec Israël et les États-Unis, en Égypte. L’objectif de cette rencontre était notamment de se mettre d’accord sur un retrait de l’armée et une libération des otages. Mais le mouvement se retrouve très affaibli par le conflit qui fait encore rage dans la bande Gaza.

Sur le plan humain, le Hamas comptait entre 25.000 et 30.000 hommes avant le 7 octobre 2023. Depuis cette date, Tsahal, l’armée israélienne, en a abattu plus de la moitié, soit environ 17.000 soldats selon l’Institut national de sécurité israélienne. Un chiffre à interpréter avec prudence, car il a pu être extrapolé à des fins de propagande. C’est ce que confirme Elena Aoun, professeure en relations internationales à l’UCLouvain : « Les observateurs extérieurs comme ACLED, eux, parlent plutôt de 8.900 hommes. »

Nouvelles recrues

Cependant entre-temps, l’organisation terroriste aurait de son côté recruté de nouveaux soldats. On parle d’environ 15.000 nouvelles recrues en deux ans, selon certaines sources américaines. Les troupes du Hamas seraient donc aussi importantes qu’avant l’offensive d’Israël.

Mais cela ne signifie pas pour autant que le Hamas s’en sort renforcé car ces recrues sont plus jeunes et formées sur le tas, dans des conditions extrêmes. Didier Leroy, chercheur à l’Institut royal supérieur de défense nuance ce constat : « On est bien face à une force qui est quantitativement toujours aussi importante, mais dont la qualité s’est dégradée. Mais si les combattants sont plus jeunes et moins expérimentés, ils sont en revanche plus enragés puisque majoritairement endeuillés. »

Il faut rajouter à ce bilan l’élimination de plusieurs têtes pensantes des brigades Al-qassam. Certes, ces assassinats n’ont pas permis à Tel Aviv d’anéantir le Hamas, mais ils ont tout de même bouleversé son organisation selon Elena Aoun : « Le Hamas a été obligé de se transformer. Aujourd’hui il est beaucoup plus horizontal qu’avant, avec une multiplication de cellules autonomes qui survivent comme elles peuvent. »

Toutefois, d’un point de vue des capacités militaires matérielles, les pertes sont importantes. Le Hamas n’a pratiquement plus de roquettes. Israël affirme avoir détruit 90 % de l’artillerie détenue par son ennemi. Environ 40 % des 600 km de galeries souterraines utilisés au quotidien par les combattants du Hamas auraient également été détruites.

Ces chiffres doivent néanmoins être relativisés car ils sont difficilement vérifiables. En effet, certaines armes construites sur le sol palestinien peuvent passer sous les radars. Certains observateurs qualifient tout de même ces chiffres de crédibles.

De moins en moins d’alliés

Aujourd’hui, le Hamas se retrouve de plus en plus isolé sur la scène politique internationale. Le mouvement est toujours soutenu par l’Iran et le Hezbollah libanais, mais les deux entités sont affaiblies par leurs affrontements avec Israël.

Le Qatar et la Turquie abritent encore des dirigeants du Hamas, mais tous deux semblent s’éloigner de l’idéologie du groupe terroriste. Les deux pays ont en effet avalisé les plans de paix qui prévoient la destruction complète du Hamas en Palestine.

Enfin, au sein de la population palestinienne, de récents sondages montrent que le soutien au Hamas baisse de mois en mois.

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