Partager:
Israël a mené vendredi des frappes contre l’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique, visant un site d’enrichissement d’uranium et tuant de hauts responsables militaires de la République islamique qui a promis de riposter.
Cette attaque intervient alors qu’un nouveau cycle de négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire iranien devait avoir lieu dimanche sur fond de fortes tensions. Les craintes d’une frappe imminente d’Israël grandissaient depuis quelques jours.
Sur le plateau du RTL info 19h, Raoul Delcorde était présent, professeur en relations internationales à l’UCLouvain et ancien ambassadeur pour la Belgique. Il est revenu sur ces attaques israéliennes et sur les conséquences qu’elles peuvent impliquer. La peur d’Israël vis-à-vis de l’arme nucléaire iranienne est-elle justifiée ?
« C’est justifié dans la mesure où la stratégie d’enrichissement de l’uranium de l’Iran ne répondait manifestement plus à un usage civil », estime-t-il. « Mais l’élément déclencheur ces dernières semaines, c’est la capacité de l’Iran de pouvoir militariser en quelque sorte la production d’uranium et de pouvoir armer une charge balistique qui pourrait alors viser directement le territoire israélien ».
Israël a donc bien attaqué avec une stratégie derrière la tête. « Dès lors, à titre préventif, et ce n’est nullement excusable, les Israéliens ont estimé qu’il fallait détruire ou en tout cas ralentir cette stratégie d’enrichissement de l’uranium. C’est pour ça qu’ils ont visé Natanz, qu’ils ont visé d’autres installations, qu’ils ont abattu des physiciens nucléaires, qu’ils ont abattu des membres importants du régime. L’idée c’est qu’au fond, l’Iran soit en quelque sorte obligé de reporter d’un an, de deux peut-être, plus encore, la finalisation de la militarisation de l’arme nucléaire. C’était ça l’objectif »


















