Accueil Actu Monde International

L’Europe privilégie la diplomatie dans le conflit Israël – Iran : « L’Iran s’est montré ouvert à la discussion »

Par RTL info avec Loïc Parmentier et l’AFP
En Europe, le dossier iranien est venu bousculer l’agenda du conseil des ministres des Affaires étrangères qui se déroule en ce moment à Bruxelles. L’ordre du jour a été adapté et l’Europe privilégie jusqu’ici une solution diplomatique.

Le dossier iranien et les frappes des États-Unis ont bel et bien bousculé un agenda européen déjà chargé. Il y a la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie. Le ministre des Affaires étrangères ukrainien est d’ailleurs présent aujourd’hui à Bruxelles. Il y a aussi le conflit mené par Israël à Gaza. Certains pays, dont la Belgique, voudraient revoir l’accord qui existe entre l’Europe et Israël, vu, selon eux, la violation accablante des droits de l’homme. Il y a même des demandes de sanctions contre des hommes politiques et des militaires.

Tout cela est déjà très chargé, très important, mais le dossier iranien est venu jouer en quelque sorte les trouble-fêtes. S’il n’y aura pas de décision aujourd’hui, tous les ministres interrogés rappellent l’importance de la diplomatie pour sortir de cette crise.

Un dialogue établi avec l’Iran

« Les ministres se concentrent principalement sur la solution diplomatique, tout en s’attaquant aux risques de représailles. L’escalade de la guerre est considérable. La fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran serait extrêmement dangereuse et néfaste pour tout le monde », explique Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne. Près de 20 % du pétrole mondial transite en effet par le détroit d’Ormuz, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une envolée des prix.

Mais il y a des raisons d’espérer que la diplomatie européenne parvienne à apaiser certaines tensions : « Nous avons eu des entretiens avec le ministre iranien vendredi (Abbas Araghchi), et l’Iran s’est montré ouvert à la discussion sur le nucléaire, mais aussi sur les questions de sécurité plus larges qui affectent l’Europe. Il est donc essentiel de poursuivre ce dialogue », a exhorté Kaja Kallas.

Pas de volonté d’un changement de régime par la force

Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, a confirmé la volonté diplomatique mais avec un autre ton concernant l’Iran. « Nous appelons à la retenue, nous appelons à l’arrêt des frappes, nous appelons à l’Iran à ne prendre aucune mesure susceptible d’aggraver encore une situation qui est d’ores et déjà extrêmement dégradée et qui pourrait avoir des conséquences très lourdes, y compris pour la France et pour l’Europe. »

« Il n’y a pas de solution durable à ce problème par la voie militaire et seule la négociation permettra durablement d’encadrer strictement le programme nucléaire iranien », a-t-il rappelé. « L’Europe peut apporter son expérience, sa compétence, sa connaissance fine de ces questions pour ouvrir un espace de négociation conduisant à un encadrement de ces activités déstabilisatrices de l’Iran », a-t-il assuré. La France rejette également « toute tentative d’organiser un changement de régime par la force » en Iran, a ajouté Jean-Noël Barrot. « Il serait illusoire et dangereux de penser que par la force et par les bombes, on peut provoquer un tel changement ».

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus