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Une délégation belge de très haut niveau marche sur New York : la reine, deux ministres et un Premier ministre. Très active au cœur de cette semaine d’Assemblée Générale des Nations Unies, la Belgique s’implique à la tribune, devant les caméras. Mais elle s’implique aussi en proposant par exemple des candidats pour diriger des agences de l’ONU. Nicole Demors, ancienne secrétaire d’État en charge de la migration, est soutenue par le gouvernement pour diriger le Haut-Commissariat aux réfugiés : « C’est effectivement dans ce temps qui est géopolitiquement très difficile qu’on doit faire en sorte que la HCR reste capable de remplir son mandat fondamental. C’est un mandat de protection des réfugiés, de fournir une assistance vitale, mais aussi un travail important sur les solutions durables ».
La Belgique propose des candidats, mais postule aussi pour que Bruxelles puisse par exemple accueillir l’agence qui se charge de la protection de la biodiversité marine. Mais pourquoi ? Pourquoi la Belgique s’investit encore tant dans une institution dont on dit qu’elle ne sert plus à rien ? « Est-ce qu’il y a une autre solution que d’essayer encore et encore de travailler ensemble, de se parler, d’essayer d’établir des ponts au niveau international ?, interroge Véronique Petit, directrice générale des affaires multilatérales au SPF Affaires étrangères. Pour un pays comme la Belgique, qui est un pays ouvert sur le monde, qui vit grâce à cette ouverture, pour sa sécurité, pour sa prospérité, nous avons besoin de travailler avec d’autres. Sinon, comme je le disais, c’est la loi du plus fort. Donc, bien sûr, ce système est endommagé, il est pour le moment sous pression, mais il n’y a pas véritablement d’alternative. »
La Belgique au cœur des Nations Unies parce qu’il le faut et que c’est la seule façon de pouvoir régler les grandes questions du monde. C’est ce que pense aussi Laetitia Haddad, jeune montoise de 28 ans. Elle est ici, à New York, au cœur de la diplomatie mondiale, pour représenter la jeunesse belge. Elle aussi est convaincue de l’utilité des Nations Unies, même si l’institution mérite un dépoussiérage. « L’ONU sert encore à quelque chose, estime la représentante belge du forum des jeunes. Je pense juste que c’est une organisation qui existe depuis 80 ans et qu’elle a besoin d’une réforme parce que les réalités ne sont plus les mêmes. Je pense qu’il faut aussi beaucoup plus de représentativité, autant dans les pays du sud, par exemple, que des membres de la société, comme nous, les jeunes. La réforme ne doit pas venir de l’intérieur, mais plus de l’extérieur ».
Réformer, c’est sûr, il le faudra. Mais continuer à jeter des ponts entre les nations aussi. Laëtitia est pleine d’espoir. Elle représente ceux qui s’engagent à promouvoir le dialogue, à trouver les solutions de demain.















