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Il y a au moins un Français qui y croit : c’est François Bayrou. Mais il est bien le seul. Selon un sondage publié par BFM TV, plus de sept Français sur dix (72 %) souhaitent que le gouvernement n’obtienne pas une majorité à l’Assemblée nationale le 8 septembre.
L’arithmétique est assez simple, la coalition au pouvoir compte 210 députés, et les oppositions 332. Le Premier ministre ne s’en sortira pas en débauchant quelques francs-tireurs. Son seul salut possible, serait qu’au dernier moment le Rassemblement national ou le PS préfèrent s’abstenir plutôt que voter non. C’est de cette façon que François Bayrou a réussi à se maintenir au pouvoir depuis décembre. Mais cette fois il y a comme une avidité à tourner la page.
Hier devant le principal syndicat Français, la CFDT, l’équivalent de la CSC en Belgique, le Premier ministre a une fois de plus déployé son argumentaire. La crise de la dette est dramatique et il faut des mesures courageuses. Or si quasiment tout le monde en France est d’accord sur le constat, personne ne veut faire de sacrifices. Donc on va sacrifier le Premier ministre.
Il y a en fait quatre scénarios possibles pour le 8 septembre.
Le premier : Bayrou obtient une majorité et entame des négociations sur son projet de budget. Il peut toujours rêver. Le deuxième, le plus probable, le gouvernement est renversé comme celui de Michel Barnier l’an dernier, et comme l’an dernier après quelques jours de consultation Emmanuel Macron nomme un nouveau Premier ministre. Le favori du Président serait Sébastien Lecornu l’actuel ministre des armées. Troisième option : Emmanuel Macron procède à la dissolution de l’Assemblée nationale et provoque des élections. C’est le souhait de Marine Le Pen qui pense pouvoir l’emporter, avec son parti. Au vu des sondages c’est possible, et voilà pourquoi c’est peu probable. Enfin, dernière hypothèse, une démission du Président de la République, réclamée à grands cris par Jean Luc Mélenchon.
Interrogé à ce sujet il y a quelques semaines, Emmanuel Macron a répondu : « c’est de la science-fiction. ». Ce serait d’ailleurs une aberration constitutionnelle, le sort du président n’est pas lié à une majorité parlementaire, on l’a vu lors des cohabitations sous Mitterrand et Chirac.
Et tout cela fait la délectation des commentateurs, journalistes, experts, juristes, qui, des heures durant, sur les chaînes infos, tirent des plans sur la comète. Pendant ce temps comme l’a dit François Bayrou le 15 juillet, la dette de la France augmente de 5.000 euros… par seconde !
Dans l’Antiquité on exécutait parfois les porteurs de mauvaises nouvelles, mais ce n’est pas en tuant le messager qu’on efface le message.


















