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Nicaragua: une commission d'enquête sur la répression "illégitime", selon les étudiants

Une coalition universitaire a qualifié mardi d'"illégitime" la commission créée par le Parlement du Nicaragua pour enquêter sur la mort d'au moins 47 personnes lors de manifestations antigouvernementales ces trois dernières semaines.

Les étudiants ont déclaré dans un communiqué que la "commission vérité, justice et paix" - créée dimanche par le Parlement à majorité progouvernementale et composée de proches du gouvernement - "manque de légitimité et de soutien" et ont exigé la création d'une autre, "pluraliste, juste et fiable", comme condition préalable à tout dialogue.

Selon le président de la commission, Gustavo Porras, proche du président Daniel Ortega, son organisme aura les mains totalement libres pour mener les enquêtes nécessaires sur les 47 décès survenus lors des affrontements.

Les étudiants réclament la création d'une instance indépendante, composée notamment de représentants d'organisations de défense des droits de l'Homme.

La semaine dernière, le gouvernement Ortega a refusé la demande de la Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH), qui voulait visiter le pays et constater sur le terrain la situation.

La coalition universitaire, composée de délégués de toutes les universités, a exigé d'autre part l'arrêt de "l'intimidation, de la répression et de la persécution" des opposants par les forces de l'ordre.

La vague de contestation a été lancée le 18 avril par des étudiants qui protestaient contre une réforme des retraites instaurant une hausse des cotisations et une baisse des pensions.

Bien que l'exécutif ait retiré son projet, les protestations sont rapidement devenues une mobilisation générale pour dénoncer la confiscation du pouvoir par Daniel Ortega, un ancien guérillero de 72 ans, à la tête du Nicaragua de 1979 à 1990 puis depuis 2007.

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