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Philippe et sa femme tombent sur un conducteur fantôme sur l'E42 avant Gosselies (vidéo): "Si j'avais été plus vite, j'aurais été dedans"

C’est toujours une expérience traumatisante que de tomber nez-à-nez avec un conducteur à contresens sur la route. Philippe et son épouse, qui vivent au Roeulx, ont vécu cette situation dimanche soir, sur l'E42, alors qu’ils se rendaient à Liège pour aller chercher leur fille. "J’étais sur la première bande, la voiture devant moi dépasse le véhicule qui était devant lui donc il se met sur la deuxième. J’étais à 120 km/h, donc je voyais qu’il allait me ralentir, je mets mon clignoteur pour me mettre sur la troisième bande, et au moment où je me décale, je vois qu’il y a une voiture dans l’autre sens, j’ai eu le réflexe de directement me remettre sur la deuxième bande et on a klaxonné tous ensemble, on a tous freiné, on est passé de 120 à 100 à l’heure", nous détaille-t-il.

La scène a été filmée par sa caméra embarquée. Philippe a décidé d'en installer deux dans son véhicule. "Il y a tellement de gens qui ne se rendent plus compte du code de la route, on ne respecte plus rien, les gens ne savent plus freiner, ils accélèrent, ils sont pressés. Il y a des gens qui à 120km/h me doublent, me font des queues de poisson, freinent brusquement, moi je veux qu’il y ait des preuves", estime-t-il. 

"J’ai vu qu’il y avait un petit ralentissement"

"Quand on conduit, il y a des habitudes. On voit les gens qui sont devant, on voit les gens qui sont derrière, mais quand on fait un dépassement, on voit surtout les gens qui sont derrière", explique Philippe. "Moi, j’ai surtout regardé dans le rétroviseur de ma voiture, mais j’étais très concentré sur le devant, parce que j’ai vu qu’il y avait un petit ralentissement. Si j’avais été plus vite, j’aurais été dedans", estime le conducteur. 

"Des conducteurs continuaient à dépasser à 140km/h"

Nous avons contacté Benoît Godart de l'institut Vias pour la sécurité routière. Il se trouve que le porte-parole a croisé, lui aussi, le conducteur fantôme à cet moment-là:"J'étais sur l'autoroute, les panneaux à message variable indiquaient qu'il y avait un conducteur fantôme et conseillaient de serrer à droite. J'ai fortement ralenti, jusqu'à 90km/h, mais des conducteurs continuaient à dépasser à 140km/h", déplore-t-il.

Philippe nous indique qu'un peu plus loin sur le chemin, le conducteur fantôme a provoqué des accrochages: "Les gens se sont rabattus, mais sûrement qu’il y a d’autres voitures, qu’ils ont percutées. Lui n'avait rien". Michel Méan, porte-parole de la zone de secours Hainaut-Est, nous confirme avoir été averti de la présence d'un conducteur fantôme à ce moment-là, mais indique que les secours de sa zone n'ont pas été envoyés sur place pour un accident. Benoît Godart nous indique avoir constaté une voiture dans le talus. Le conducteur fantôme a été intercepté par la police. 



Les précautions à prendre si vous croisez un conducteur fantôme

L'institut Vias pour la sécurité routière donne trois conseils si vous trouvez face à un conducteur fantôme.

1) Ralentissez tout en serrant votre droite quitte à rouler sur la bande d'arrêt d'urgence. Les études montrent en effet que les conducteurs fantômes ont une forte propension à rouler à droite (donc, sur la bande de gauche pour vous).

2) Faites éventuellement des appels de phares lorsque vous croisez le conducteur fantôme et seulement à ce moment pour ne pas le faire paniquer.

3) Prévenez le plus vite possible les services de police.



Un nombre d'accidents en hausse

L'année dernière, le nombre d'accidents impliquant un conducteur fantôme était en hausse, indique l'institut Vias pour la sécurité routière, qui en a recensé 16 avec tués ou blessés, le nombre le plus élevé depuis 2009. "Au cours des 10 dernières années, nous avons déploré 265 victimes au total dans les 123 accidents impliquant un conducteur fantôme dont 41 tués et 224 blessés. On recense en moyenne 1 mort tous les 3 accidents avec un conducteur fantôme. Celui-ci perd la vie dans un accident sur 5 (19%)". Près de la moitié des accidents corporels impliquant un conducteur fantôme ont lieu durant la nuit. 

Qui sont les conducteurs fantômes?

L'institut Vias pour la sécurité routière indique qu'un conducteur fantôme sur 5 impliqué dans un accident a plus de 65 ans, alors que les seniors ne sont représentés que dans 4% de l'ensemble des accidents sur autoroute: la conduite à contresens est donc beaucoup plus fréquente chez les seniors que chez les jeunes. Par ailleurs, dans plus d'un cas sur 3, le conducteur fantôme était sous l'influence de l'alcool au moment de l'accident. "Il s’agit probablement d’une sous-estimation de la réalité car seulement la moitié des conducteurs fantômes subissent un éthylotest. Certaines études menées à l’étranger montrent que la moitié des conducteurs fantômes sont sous l’emprise de l’alcool au moment de l’accident".

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