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Coups de feu près de la station de métro Clemenceau à Anderlecht: "L'heure est à la mobilisation générale", assure la commune

Alors que de nouveaux coups de feu ont été tirés près de la station de métro Clémenceau à Anderlecht jeudi, dans la même zone que ceux de mercredi matin, "l'heure est à la mobilisation générale", assure le cabinet du bourgmestre de la commune, Fabrice Cumps.

Les coups de feu ont été tirés vers 03h30 dans la nuit de mercredi à jeudi. Une personne a été blessée par balle à la jambe, a indiqué jeudi matin le parquet de Bruxelles. Outre les coups de feu dans la même zone mercredi matin, des tirs ont également retenti à Saint-Josse-ten-Noode dans la nuit de mardi à mercredi, faisant deux blessés.  

Concernant les derniers tirs à Anderlecht, "tout indique qu'ils soient survenus dans le contexte du trafic de stupéfiants, à l'instar du premier incident", a expliqué le chef cabinet du bourgmestre Didier Noltincx.

"L'heure est à la mobilisation générale. Nos forces de police, évidemment renforcées ces derniers jours, sont préparées pour protéger la population. Elles travaillent sur le terrain en collaboration avec la police fédérale afin de ramener la sécurité dans nos quartiers", a assuré le chef cabinet.    

 

En 2024, près de 2.000 interpellations liées au trafic de stupéfiants ont été menées à Anderlecht, pointe Didier Noltincx. Le chef cabinet rappelle qu'en parallèle du travail effectué par la police locale, le parquet de Bruxelles continue de s'atteler de façon plus structurelle au démantèlement des réseaux de drogue dans la capitale. Il souligne également l'importance du volet préventif, dont le travail réalisé par les associations et autres services médicaux vis-à-vis des publics de consommateurs.  

 

"Nous entendons bien être des partenaires loyaux, déterminés et pleinement engagés dans le processus mis en place par le procureur du Roi - à savoir une logique répressive pour tendre vers l'efficacité", a conclu Didier Noltincx.

Réunion des bourgmestres 

Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles Philippe Close a invité jeudi matin les bourgmestres bruxellois à une réunion, à 17h30, dans le contexte des coups de feu tirés au cours des dernières 24h dans deux quartiers de la région bruxelloise. Il y sera surtout question de la présentation d'un projet d'unité de commandement concerté avec le procureur du Roi de Bruxelles, Julien Moinil, a-t-on appris dans l'entourage de M. Close.

Les chefs de corps des zones de police de la capitale sont également conviés à cette réunion au centre administratif Brucity de la Ville de Bruxelles.  

Bruxelles ne peut plus attendre

Quarante comités de quartier bruxellois lancent un "cri d'alerte et de ralliement" dans une lettre ouverte adressée aux responsables politiques jeudi, au lendemain des coups de feu tirés à Anderlecht, à proximité de la station de métro Clémenceau. Ils exhortent les différents niveaux de pouvoir à prendre des mesures immédiates et concrètes "pour restaurer l'ordre et le respect" à Bruxelles.

En trois jours, trois incidents de tirs se sont produits dans la capitale - deux à Anderlecht et un à Saint-Josse-ten-Noode. En 2024, un total de 89 fusillades et incidents de tirs ainsi que neuf décès ont été recensés par le parquet de Bruxelles (selon les chiffres de la police fédérale), rappellent les comités de quartier. En 2023, ce sont 62 faits de ce type qui avaient été comptabilisés, contre 56 en 2022.  

"Cette violence galopante accroît drastiquement le ressenti d'insécurité de nos concitoyens", soulignent les comités. Selon eux, chaque détonation fragilise un peu plus le lien social et "creuse le désarroi d'une population bruxelloise qui ne demande qu'une chose : vivre en paix".  

Dans ce contexte d'insécurité, d'insalubrité et de pauvreté croissante, les associations citoyennes pointent un "sentiment général de malaise et d'abandon" ressenti, selon eux, par la population bruxelloise.  

Les comités de quartier demandent une réponse "ferme et rapide" à la criminalité. Que ce soit à travers le renforcement des moyens des forces de l'ordre, le refinancement et la modernisation de la justice bruxelloise, ou encore la suppression des blocages liés aux règles linguistiques "qui ralentissent l'action judiciaire".  

Ils réclament également une amélioration visible de l'espace public (plan d'embellissement et entretien des quartiers, simplification drastique des organes en charge de la propreté publique), ainsi qu'une véritable "politique sociale" pour les personnes sans-abris et sans-papiers. Enfin, ils reviennent sur l'importance de répartir régionalement l'accueil des demandeurs d'asile et personnes sans-papiers.

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