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Le groupe belge de technologie et de défense examine la possibilité de transformer le site d'Audi Brussels pour y implanter une chaîne de montage de blindés légers, écrivent nos confrères de L'Echo.
John Cockerill est en train d'examiner la possibilité de transformer l'usine de Forest "en bonne intelligence avec la Défense et des partenaires, dans le cadre des efforts du gouvernement belge et de l'Europe pour relancer l'industrie de la Défense", a confirmé le CEO de l'entreprise liégeoise, François Michel, qui a également précisé qu'ils seront "présents la semaine prochaine sur place, avec d'autres partenaires et acteurs".
Le site d'Audi n'est pas la seule implantation possible qu'examine le groupe wallon. "Nous regardons d'autres actifs industriels, dans les trois Régions. Audi Brussels est assez grand et comporte plusieurs parties. D'autres entreprises peuvent également être intéressées", a admis le CEO de John Cockerill.
L'Echo signale de bonne source que Theo Francken s'est entretenu avec le géant allemand de la défense Rheinmetall, mais que ce dernier n'a pas de plans pour la Belgique en l'absence de commandes du gouvernement belge auprès de l'entreprise de Düsseldorf.
"C'est ce qu'il faut faire je pense"
Après la fermeture de l'usine, le ministre Francken avait affiché très vite son souhait de transformer le site en une usine d'armements: "C'est un très beau site d'assemblage de haute technologie. Ce serait quand même dommage que la Défense ne puisse pas en profiter. En Allemagne, deux sites ont aussi été reconvertis pour des applications militaires, deux sites d'Audi. Nous en avons un en Belgique, à Bruxelles, une ville avec un important taux de chômage, chez les jeunes, avec plein de défis. On pourrait profiter de tous ces emplois, c'est ce que je pense qu'il faut faire."
La réussite de ce projet, ainsi que son échéance, dépendra toutefois d'Audi et des entreprises d'armement, ainsi que du soutien éventuel des autorités publiques, a-t-il ajouté.
M. Francken a rappelé que l'objectif n'était pas de construire une usine de munitions vu la proximité de riverains, mais d'autres technologies de défense. Selon le ministre, le projet aurait aussi l'avantage d'offrir de nombreux emplois aux jeunes Bruxellois.
Le bourgmestre de Forest s'oppose
Le bourgmestre de Forest, Charles Spapens, ne soutient pas l'idée de reconvertir le site d'Audi Brussels en une usine d'armement. Selon lui, une telle installation, en pleine agglomération, constituerait une cible en cas d'attaque ennemie.
"Je suis contre cette idée, qui n'est pas bénéfique pour les habitants de Forest et de Bruxelles en général", a souligné M. Spapens. Le socialiste se dit conscient du nouveau contexte géopolitique mais ne soutient pas l'idée d'une reconversion d'Audi Brussels en une usine d'armement.
"Je ne suis évidemment pas un expert en géopolitique. Mais qu'une fabrique d'armes se trouve sur le territoire de Forest, cela entraîne un risque énorme pour Bruxelles. Ce sera le premier site bombardé en cas d'attaque ennemie", a-t-il soutenu. "S'il s'agit de matériel IT ou d'autres composants technologiques utiles pour la défense, c'est peut-être une autre affaire. Je ne m'y opposerai pas. Mais ces usines ne peuvent pas constituer une cible de guerre", a-t-il ajouté.


















