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Tous les jours, toutes les nuits, dans les quartiers les plus chauds de Bruxelles, les policiers se mettent en danger pour chasser les trafiquants et enrayer un phénomène hors de contrôle.
Sur place, notre journaliste qui suit les forces de l’ordre est équipé d’un gilet pare-balles « C’est la première fois de ma vie que j’en porte un… et c’est dans notre pays ». Une protection bien utile pour cette enquête, au cœur de la lutte contre le trafic de drogue. Notre équipe de journalistes part donc avec une équipe de police vers l’un des hotspots les plus prisés de la capitale : la place Bethléem.
Sur place, des guetteurs avertissent les vendeurs de l’arrivée de la police. Plus tard, un suspect à trottinette est repéré : est-ce un guetteur ou un fournisseur ? La police procède par la suite à son interpellation et à une fouille corporelle : négatif, l’homme en trotinette repart. Cependant, ce point de deal est très lucratif : less gains peuvent atteindre 30 à 40 000€ par semaine. Sur la place, la police ne trouve personne car tous sont partis.
Plus loin, sur un autre hotspot, un visage familier est reconnu par la police. Cette fois, la police touche au but en attrapant un fuyard. Une première fouille sommaire le confirme : il s’agit d’un vendeur et il est emmené.
Ce vendeur est connu, c’est un jeune belge de 13 ans. Il avait pour 500 euros de drogue sur lui, dont de la cocaïne. Il s’est visiblement enfui de son institution de protection de la jeunesse… et c’est une des frustrations des policiers : interpeller, puis recroiser les suspects sur les points de deal quelques jours plus tard. « Qu’est-ce que je t’avais dit la dernière fois ? Tu joues ton avenir ici », explique un policier au jeune dealer.
Tous les jours sur le terrain, ces policiers retrouvent régulièrement les mêmes individus. Il y a une dizaine de hotspots sur la zone Midi, dont certains sont plus dangereux, mais les policiers l’affirment : ils n’évitent aucun quartier, même le Peterbos, cité réputée très dangereuse. Là-bas, « calme » n’est pas un terme qui correspond à la nuit, car c’est le moment où l’activité est la plus intense.
Sur place, guidés par un collègue qui observe les caméras de surveillance, les policiers chassent les stupéfiants. Sur la place Bethléem, la nuit, les dealers gagnent en confiance et n’hésitent pas à provoquer. « Ici, ça ne s’arrête jamais. La nuit, ils ont un comportement plus virulent », témoigne un policier.
Plus tard, mes patrouilles du soir sont appelées pour une intervention car une activité a été signalée. Sur place, surprise, c’est un suspect déjà contrôlé plus tôt dans la soirée et après quelques minutes de recherche… ils trouvent sa marchandise et le paquet semble très important.
La drogue et l’homme sont emmenés au commissariat. Ce dernier est un illégal et il affirme avoir 17 ans. Après la prise d’empreinte digitales, il est placé en cellule. Pendant ce temps la pesée confirme la prise : 109 grammes, l’équivalent de 5 000€ de cocaïne. Dans les bureaux, il est minuit mais la journée des policiers n’est pas terminée. En effet, il y en a encore pour plusieurs heures à rédiger des PV.
Le jeune de 13 ans a été replacé en institution de protection de la jeunesse. Le deuxième arrêté a été relâché le lendemain… faute de preuve.

















