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Luc habite à 15 kilomètres de l’aéroport de Charleroi et des avions survolent son habitation à de nombreuses reprises. Il habitait ici depuis 1994, bien avant le développement du site d’aviation et même si un monitoring permanent du bruit sera mis en place, pour lui, le nouveau permis d’exploitation est une très mauvaise nouvelle.
« C’est un permis de polluer. Ce qui est certain, c’est que le nombre de vols est même supérieur à ce qui avait été annoncé jusqu’à présent. On va augmenter les vols par rapport à l’année de référence de 74 %. Les nuisances vont exploser et il n’y a aucune garantie que les mesures seront prises pour réduire les nuisances, que du contraire, tout le reste, c’est un nuage de fumée et de la poudre aux yeux », estime-t-il.
Même situation dans le ciel d’Anderlues, situé à une dizaine de kilomètres de l’aéroport de Charleroi. D’après le bourgmestre, sa commune sera concernée par 70 à 80 % des décollages et des atterrissages. Désormais, l’impact de l’aéroport sera étudié également dans cette zone.
« Demain, la commune aura les moyens de demander des outils de mesurage et de prouver que nos souffrances sont réelles. Cela pourra nous permettre d’entamer un véritable dialogue d’égal à égal avec l’aéroport. D’autant plus que le permis article 65 du Code wallon de l’environnement est révisable s’il y a de nouveaux éléments. Nous avons bien l’intention d’apporter ces nouveaux éléments pour forcer la compagnie aérienne et l’aéroport à nous prendre en compte », souligne Hadrien Polain, bourgmestre.
Même situation pour la ville de Binche : ici, le bourgmestre s’étonne que le quota mis en place pour le bruit ne concernera pas les avions long courrier afin de permettre à l’aéroport d’atteindre des objectifs de diversification.
« La piste a été allongée pour recevoir des avions plus grands. Des avions plus grands pour aller plus loin, sortir réellement de l’Europe. Mais des avions plus grands, ça veut dire des avions plus bruyants, ça veut dire des avions plus polluants. Et ici, on ne sait pas ce qu’il y a dans la mallette du gouvernement et de l’aéroport de Charleroi. Quel est l’avenir en matière d’avions long courrier qui vont nuire encore plus à la région qu’actuellement ? », s’interroge Laurent Devin, bourgmestre de Binche.
Le gouvernement s’accorde également sur un renforcement des amendes en cas d’infraction et sur la mise en place d’un quota pour limiter les arrivées tardives après 23h.


















