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Lessines est connue mondialement pour… un médicament miracle : il était produit dans ce couvent, par des sœurs vivant en autarcie

Par RTL info avec Emmanuel Dupond et Regjep Ahmetaj
À Lessines, l’ancien hôpital Notre-Dame à la Rose dévoile une histoire fascinante mêlant foi, médecine et audace artistique. C’est au sein de ces murs qu’un remède miracle a été élaboré.

À Lessines, l’hôpital Notre-Dame à la Rose est bien plus qu’un bâtiment : c’est un trésor architectural gothique et baroque, témoin d’un pan entier de l’histoire hospitalière en Belgique. Pendant sept siècles, ce couvent a accueilli les malades les plus pauvres, pris en charge par une communauté de religieuses.

« Cet hôpital, c’est un peu l’ancêtre de nos structures sociales, car, au Moyen Âge, c’était la charité chrétienne qui s’occupait des pauvres, des malades et des laissés-pour-compte », explique Thérèse Claeys, directrice du musée.

Suivant la règle de saint Augustin, ces religieuses vivaient en autarcie, centrées sur la prière et la charité. Non formées à la médecine, elles ont pourtant développé un véritable savoir-faire, mêlant foi et connaissances empiriques. Elles cultivaient quelque 300 espèces de plantes médicinales. Ce savoir aboutira à l’invention d’un médicament qui fera le tour du monde : l’Helkiase, conçu par la sœur supérieure Marie Rose Carouy.

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« C’est un peu une panacée, un produit miracle qui permettait de soigner une série de blessures, de plaies, l’eczéma, etc. C’est un peu l’ancêtre du mercurochrome », précise Thérèse Claeys.

Grâce à l’esprit entrepreneurial de Marie Rose Carouy, l’hôpital de Lessines a acquis une renommée internationale. L’Helkiase a été commercialisé jusqu’en Inde et aux Philippines. Il sera toutefois retiré du marché dans les années 1940, en raison de la présence de mercure, jugé potentiellement dangereux pour la santé.

Un tableau scandaleux

Les sœurs ne se distinguaient pas seulement par leur ingéniosité. Elles faisaient aussi preuve d’audace et d’indépendance. Au XVIe siècle, elles commandent un tableau du Christ aux traits androgynes : barbu, mais avec une poitrine et des hanches féminines. Jugée scandaleuse, l’œuvre a été surpeinte pour en masquer les détails les plus controversés, avant d’être redécouverte lors d’une restauration, il y a seulement quinze ans.

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« Sachant que le tableau n’a jamais quitté l’enceinte de l’hôpital, il a été surpeint, c’est-à-dire qu’on a peint au-dessus de ce qui a été considéré comme choquant, à savoir la poitrine, en particulier », explique la directrice.

L’hôpital Notre-Dame à la Rose est resté en activité jusqu’aux années 1980. Aujourd’hui, il est devenu un musée. Durant l’été, des visites théâtralisées permettent de revivre cette histoire fascinante. Le site est reconnu patrimoine exceptionnel de Wallonie et pourrait bientôt figurer au patrimoine mondial de l’Unesco.

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