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Un crapaud extrêmement rare menacé par un projet immobilier : il a été repéré grâce à son cri très particulier

Par RTL info avec Roxanne Josse
Un rare crapaud alyte accoucheur pourrait compromettre un ambitieux projet de lotissement en Wallonie. Une bataille environnementale se joue à Péronnes-lez-Binche pour défendre l’animal.

À Péronnes-lez-Binche, une intrigue peu commune retient l’attention : le sort d’un vaste projet immobilier est suspendu à cause d’un habitant inattendu, le crapaud alyte accoucheur. Ce batracien, rare et strictement protégé dans notre pays, est installé dans une zone concernée par la construction d’un méga-complexe résidentiel. Ce projet prévoit d’aménager 150 habitations sur 6 hectares des 20 hectares disponibles suscite une vive controverse entre défenseurs de l’environnement et promoteurs.

Le site, situé au pied du terril Sainte-Marguerite, abrite ce qui semble être un habitat idéal pour l’alyte accoucheur, notamment grâce à un point d’eau alimenté par une source naturelle. C’est lors d’enregistrements nocturnes que deux habitantes voisines du projet ont repéré le cri distinctif de l’amphibien. Le cri particulier est à écouter dans la vidéo de notre reportage.

Caroline fait partie des défenseuses de l’animal : « C’est la propriétaire de la prairie jouxtant qui a passé plusieurs heures, plusieurs nuits à effectuer les enregistrements qui ont été justement fructueux puisque l’on a pu avoir ce cri bien particulier. »

Toute une biodiversité menacée

L’enjeu dépasse cependant la seule protection de ce crapaud rare. Cette zone abrite une biodiversité précieuse, composée d’espèces telles que des blaireaux, des renards, des buses et des chevreuils. « C’est vraiment l’ensemble du site que l’on voudrait protéger, donc vraiment bien les 20 hectares », insiste Caroline. Le terril, laissé à l’abandon depuis des années, est devenu un refuge naturel pour la faune locale, offrant un équilibre fragile entre nature et vestiges industriels.

Face à l’opposition des écologistes et riverains, le promoteur du projet tente de minimiser les impacts environnementaux annoncés. Il explique que le terril ne sera pas déboisé et qu’il pourrait même être reconverti en espace de promenade à destination des futurs habitants. Par ailleurs, des mesures comme la limitation de la vitesse à 20 km/h dans les rues du nouveau quartier sont proposées pour respecter le bien-être des espaces naturels alentour. Ces assurances, cependant, peinent à convaincre les défenseurs du site.

Les instances environnementales s’en mêlent également. Le département de la nature et des forêts (DNF) du service public de Wallonie a d’ailleurs rejeté un premier permis d’urbanisation. Ce dernier manquerait cruellement de données pertinentes sur les impacts écologiques du projet, étant jugé « particulièrement lacunaire » sur son volet environnemental. Une nouvelle étude approfondie sera nécessaire avant qu’une décision ne soit prise concernant l’avenir du projet.

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