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« On me dit qu’il y a trop de monde » : l’hôpital le plus proche du domicile d’Ania refuse de la soigner… parce qu’elle est allée aux urgences ailleurs

Par RTL info avec Vincent Jamoulle et Kevin Joris
Ania a eu un accident de moto près d’Eupen et a été admise aux urgences de l’hôpital local. Elle a souhaité se rapprocher de son domicile à Liège pour son suivi médical… en vain. La clinique du MontLégia l’a renvoyée à Eupen en raison de la pénurie de personnel dans ce service. Est-ce autorisé ?

Ania a eu de la chance dans un premier temps. Il y a une vingtaine de jours, cette Liégeoise a été impliquée dans un accident de la route alors qu’elle était passagère sur la moto de son compagnon. Le choc, violent, a été filmé par la caméra embarquée d’une voiture. Elle est alors transférée à l’hôpital le plus proche, à Eupen. Plus de peur que de mal puisqu’elle n’est que légèrement blessée.

« J’ai eu une luxation du pouce, tout simplement », raconte-t-elle. Voilà donc ce que lui a conseillé l’hôpital d’Eupen : « Rester dans un plâtre et prendre un rendez-vous une semaine plus tard pour l’enlever et voir comment ça évolue. » On lui a bien précisé que ce rendez-vous de suivi pouvait se faire « n’importe où ».

Une série de refus

Avec l’aide de son médecin généraliste, la principale intéressée a donc contacté tous les hôpitaux proches de son domicile : « La Citadelle, le CHU et le MontLégia. Les réponses ont toujours été négatives. On me dit qu’il y a trop de monde, que ce n’est pas possible. »

On peut s’attendre à ce qu’ils prennent également en compte la faisabilité pour le patient

Le message est le même partout : retournez à l’hôpital qui vous a reçu en urgence. Dans le cas qui nous intéresse, à Eupen, à 40 kilomètres du domicile de la patiente. C’est ce qu’Ania a fini par faire, faute d’alternatives. L’hôpital du MontLégia, le premier contacté s’explique : « La province de Liège est actuellement confrontée à une importante pénurie de spécialistes en chirurgie de la main. Le groupe santé CHC est lui aussi concerné avec des difficultés à assurer une prise en charge rapide et adéquate des patients. »

« Un suivi non urgent peut être refusé, mais… »

Les hôpitaux liégeois avaient-ils le droit de refuser le suivi médical ? La réponse du ministère de la Santé est nuancée. Il y a d’abord la règle : « Un suivi non urgent peut être refusé s’il repose sur une pénurie réelle de capacités et se fait sans discrimination. » Il y a ensuite le contexte particulier d’Ania : « Dans ce cas-là, on peut s’attendre à ce qu’ils prennent également en compte la faisabilité pour le patient. Dans l’exemple donné, cela ne semble pas avoir été le cas. »

Les 40 kilomètres qui séparent le domicile d’Ania de l’hôpital d’Eupen étaient-ils excessifs ? Question de point de vue. De leur côté, les hôpitaux liégeois déclarent chercher des solutions face à la pénurie de spécialistes.

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