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Dans un monde où les produits industriels dominent, une initiative locale vient raviver un savoir-faire presque oublié. Annick Van den Bossche, artisane à Liège, a décidé de remettre au cœur de nos chambres une ressource naturelle et locale : la laine. Dans son atelier, elle fabrique des matelas entièrement en laine belge, une alternative durable et respectueuse de l’environnement.
À l’origine du projet : une reconversion
L’aventure d’Annick a commencé il y a un an, lorsqu’elle a opéré un véritable tournant professionnel. « À la base, il y avait un attrait depuis plusieurs années. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j’étais fort attirée par les moutons qui étaient ici en écopâturage près de la citadelle à Liège. J’avais vraiment envie de faire un projet avec de la laine locale », explique-t-elle. Sa passion l’a conduite jusqu’en Bretagne pour suivre une formation traditionnelle en matelasserie, avant d’ouvrir son propre atelier à Liège.
Dans son espace de travail, tout est fait à la main, loin des chaînes de production industrielles. Le processus commence par la laine belge, lavée à Verviers. Pour le reste, tout est dans le geste : « Je vais faire une sorte de gestuelle, je vais aller dans la laine pour faire en sorte qu’elle s’agglomère, qu’elle tienne ensemble. Je vais comme la sculpter quelque part », détaille l’artisane passionnée. Cette technique lui permet de créer des matelas uniques et confortables, adaptés à toutes les morphologies.
Les atouts méconnus de la laine
La laine, souvent délaissée, présente pourtant de nombreux avantages. C’est une matière naturelle, thermorégulatrice et capable d’absorber l’humidité. « La plupart des matelas [industriels] sont quand même faits avec beaucoup de mousse et on ne sait pas toujours comment sont traités les produits qu’il y a dedans », ajoute Annick en comparaison avec ses propres matelas « en fibre naturelle ». Ces propriétés assurent un confort optimal en toute saison, ni trop chaud ni trop froid.
Avec 27 kilos de laine nécessaire pour fabriquer un matelas de 160 cm sur 2 mètres, le coût reste conséquent : environ 1500 euros pour un modèle confort. Cependant, ces matelas ne sont pas qu’un simple achat, mais un investissement sur le long terme. Leur durée de vie peut atteindre jusqu’à 80 ans, à condition de régénérer la laine tous les dix ans.
Au cœur de son projet : le réemploi
À travers son projet, Annick Van den Bossche ne se contente pas de produire des matelas. Elle lutte aussi contre le gaspillage de la laine, ressource locale souvent sous-estimée. En valorisant cette matière première, elle souhaite sensibiliser à l’importance de consommer différemment.
















