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Pollution, atteinte à la biodiversité, préservation des habitats : y a-t-il trop de kayaks sur la Lesse ? Des associations montent au créneau

Par RTL info avec Arnaud Toussaint et Guillaume Wils
Y a-t-il trop de kayaks sur la Lesse ? C’est en tout cas ce que pensent plusieurs associations qui dénoncent, aujourd’hui, une hausse de 50 % du nombre de kayaks autorisés sur la rivière. Elles regrettent qu’un nouveau permis ait été accordé à un exploitant à Dinant et ce, malgré un avis négatif des experts.

Jusqu’à 1525 kayaks par jour pendant huit ans : voila le permis octroyé il y a quelques mois à l’exploitant par le ministre Desquennes, beaucoup trop selon les associations environnementales.

« Quand en fait le seuil de l’eau est trop faible, les kayaks non seulement raclent le fond de la rivière et donc polluent la rivière entraînant la présence de microplastiques qui sont ingérés en fait par une série d’espèces. Quand les débits sont trop bas, ça incite aussi les gens à sortir de leur kayak et donc à marcher dans la rivière, à piétiner des espèces qui sont présentes », dénonce Alexia Vandenbergh, chargée de plaidoyer Nature chez Natagora.

Canopea et Natagora tirent la sonnette d’alarme : selon les associations, le permis pointé du doigt augmenterait le nombre de kayaks de plus ou moins 50 %. « Totalement faux », selon l’exploitant. « Le nombre de descentes de rivières en kayak a été réduit de 20 % suite à la délivrance du dernier permis. Sachant que la capacité avait déjà été réduite lors de la délivrance du précédent permis », note Olivier Pitance, exploitant des kayaks de la Lesse.

Les associations pointent également du doigt le ministre Desquenes, ministre wallon des activités économiques : il aurait accordé cette augmentation du nombre de kayaks sans avoir tenu compte des recommandations des scientifiques et acteurs de terrain. « Ce permis en fait est octroyé au mépris de l’avis d’experts de l’administration qui ont bien documenté un argumentaire solide pour expliquer tous les impacts que ça peut avoir aussi bien sur la préservation des habitats, la biodiversité mais aussi les potentialités pour un tourisme plus durable. C’est un problème de gouvernance », estime Pauline Modrie, directrice générale de Canopea.

Contacté, le cabinet du ministre se justifie : « Il s’agit à la fois de protéger l’environnement, de préserver une activité économique génératrice d’emplois mais aussi une activité sociale et de loisirs. Le code de l’environnement permet de revoir ce permis à tout moment », précise le cabinet.

Les associations environnementales ont saisi le conseil d’état pour faire annuler ce permis d’exploitation. L’idéal pour eux tournerait autour de 600 kayaks par jour.

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