Pourquoi des centaines de sentiers sont-ils menacés en Wallonie et à Bruxelles? Des associations luttent pour leur survie

"Ces inscriptions n'étaient pas là il y a deux ans", nous montre Élisabeth Ballant, en pointant un arbre taggué des lettres "CHE PRIVE". "On voit qu'il n'y a pas assez d'espace pour tout mettre", note aussi la présidente de l'association Lustin Chemins et Sentiers.

Des sentiers comme celui-ci à Lustin, il y en a beaucoup d'autres un peu partout en Wallonie et à Bruxelles. Des sentiers menacés par manque d'entretien, mais aussi par la volonté de certains propriétaires. "On est bien dans un bois qui est privé, mais le propriétaire ne peut pas empêcher le passage. Il n'y a pas de raison de mettre des indications sur les arbres ou d'interpeller les passants et de les menacer d'une amende", fait remarquer Élisabeth Ballant.

C'est là que l'ASBL Tous à pied intervient. Elle aide les associations locales comme celle de Lustin à protéger ces sentiers, à les rendre plus visibles. Elle forme les bénévoles, les informe aussi, notamment sur la législation en vigueur. "Il y a déjà notre outil de référence qui est l'Atlas (des Voiries Vicinales) de 1841. Il est très très vieux", explique Chloé Fivet, la porte-parole de l'association. "Il y a ces sentiers qui sont inscrits dans l'Atlas, qui sont publics. Une autre manière de créer une voie publique, c'est par la prescription trentenaire. Une fois qu'il y a eu un usage public et continu sur un sentier pendant 30 ans, de fait, il devient public, même si l'assiette est privée."

Au final, c'est la commune qui a le dernier mot. Ici, à Profondeville, elle soutient les associations locales de défense des sentiers : "Prochainement, il y a un sentier que nous avons dégagé qui va être reconnu officiellement et des petites pancartes "passage communaux" seront appliquées à plusieurs endroits du village."

Selon l'ASBL Chemins de Wallonie, 4600 kilomètres de chemins et sentiers sont aujourd'hui bloqués sur tout le territoire wallon.