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Le 12 mars, Cynthia était à mille lieues d'imaginer que sa fille allait devoir accoucher dans sa voiture, devant les urgences de la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies. Alors qu’elle a demandé l'aide d'un médecin, l’attente a duré "de longues minutes", obligeant la maman à assister sa fille.
Cynthia a vécu des moments qu’elle n’oubliera jamais. Le 12 mars dernier, vers 4h du matin, sa fille enceinte l'a appelée pour se rendre aux urgences à la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies.
Une fois arrivée sur place, Cynthia s’est présentée à l’accueil pour demander une prise en charge "rapide" de sa fille. "J’ai dit à la dame que ma fille était dans la voiture, et qu’il nous fallait un médecin, car elle était sur le point d’accoucher", raconte-t-elle.
"La dame m’a dit 'Si vous pouvez monter devant la porte du garage, on va la prendre en charge'. Ce que j’ai fait. On a encore essayé de mettre ma fille dans une chaise roulante, que mon beau-fils était aller chercher, mais c’était impossible. On a attendu devant la porte, facilement 20 minutes. Personne n’arrivait", assure-t-elle.
Quand les soignants sont arrivés, le bébé était déjà né. "J’ai dû aider ma fille à accoucher dans la voiture. Quand le service maternité est arrivé, le bébé était déjà sur ma fille. Ils ont pris le bébé en charge et ils sont montés avec lui à la maternité. Il faisait 2 degrés ce jour-là, il avait bien gelé."
Cynthia confie s'être retrouvée dans "un état de panique" après avoir assisté à l'accouchement de sa fille dans ces conditions. "Ma fille était dans un état de choc. Elle ne parlait plus. Je suis restée 20 minutes avec elle, puis elle a pu aller voir son bébé et terminer les soins."
Pour nous, c’était interminable
Face à cette situation qu’elle qualifie de "non-assistance à personne en danger", Cynthia a décidé de porter plainte auprès de la police. "Je fais ces démarches pour obtenir une reconnaissance qu’il y a eu un manquement. A l’heure actuelle, on ne peut pas arriver à une situation pareille. Pour nous, c’était interminable. Durant ces 20 minutes, on aurait pu être pris en charge par un médecin", dit-elle.
Aujourd'hui, la famille se porte bien, mais Cynthia reste marquée par cet événement. "Je pense que le plus gros choc, c’est moi qui l’ai encore maintenant. J’ai encore du mal à parler de cela. J’ai eu peur. Je me suis sentie à l’abandon. Je ne savais pas quoi faire. Tant de choses m'ont traversé l'esprit", conclut-elle.
Le parquet de Charleroi a indiqué ce 25 mars que le dossier introduit auprès de la police allait être traité par un magistrat.
De son côté, la Clinique Notre-Dame de Grâce à Gosselies est tenue "au secret professionnel". "Nous ne pouvons donc pas légalement répondre", indique la porte-parole Nathalie Pochet.
Des dossiers traités au cas par cas
Comment un dossier comme celui-ci est-il traité par l'établissement hospitalier ? Nathalie Pochet explique la procédure:
"En cas de problème, l'idéal, et l'hôpital encourage les patients à faire cette démarche en premier lieu, est de communiquer avec le(s) prestataire(s) (médecin, infirmier, ...)", répond Nathalie Pochet. "En deuxième lieu, si le dialogue avec le(s) prestataire(s) concerné(s) n'est pas possible, l'hôpital conseille d'entrer en contact avec son/leur supérieur hiérarchique. Et enfin, si le problème n'est toujours pas résolu, les patients ou leur représentant/personne de confiance peuvent faire appel à la médiation."
Chaque dossier de médiation est traité au cas par cas. "Les patients peuvent faire appel à ce service pour déposer un vécu, être écoutés, entendus, ou éventuellement déposer une plainte. Le rôle du médiateur est de préserver ou de rétablir la communication entre le patient et le prestataire, et de trouver une solution qui convienne à tous. Quelle que soit l'issue de la médiation, le médiateur peut aussi, au besoin, et de nouveau au cas par cas, faire de la prévention, formuler des recommandations et sensibiliser les équipes", conclut la porte-parole Nathalie Pochet.



















