Accueil Actu Vos témoignages

Des étudiants debout ou assis dans les couloirs, Céline dénonce des auditoires surchargés dans sa formation en logopédie : « C’est honteux et inacceptable »

Par RTL info avec Pierre Fagniez
Céline, étudiante en logopédie à la Haute École Léonard de Vinci, pointe des auditoires tellement remplis que certains étudiants sont contraints de suivre les cours debout ou assis dans les couloirs. L’école reconnaît des contraintes liées à la taille des locaux et assure chercher des solutions adaptées.

Céline (nom d’emprunt pour préserver son anonymat), étudiante en logopédie à la Haute École Léonard de Vinci, tire la sonnette d’alarme sur une situation récurrente depuis plus d’un an dans son établissement : « Nos auditoires sont surchargés : le plus grand compte 400 places, mais nous sommes bien plus nombreux.

Résultat : une cinquantaine d’étudiants suivent régulièrement les cours assis dans les couloirs, debout les uns derrière les autres, ou doivent parfois rentrer chez eux faute de place », raconte-t-elle via notre bouton orange Alertez-Nous. Et Céline de s’indigner : « Pendant qu’on ne nous laisse pas l’accès aux cours, on parle d’augmenter le minerval… C’est honteux et inacceptable ! »

Une surcharge démotivante pour les étudiants

Confrontés à ce problème de places, certains élèves baissent les bras et manquent des cours, « en particulier ceux d’anatomie, qui sont pourtant essentiels et demandent une présence active », précise Céline. Elle insiste sur les conséquences néfastes de cette situation sur la motivation et le cursus : « Avec le nouveau décret paysage, nous n’avons plus que deux ans pour réussir notre première année. Pour certains, c’est la dernière chance, mais comment réussir sans avoir réellement accès aux cours ? »

En outre, Céline s’interroge sur le bien-fondé d’accepter plus d’étudiants que la capacité physique de l’école. Adrien Préat, chef de département, et Justine Chrétien, cheffe de département adjointe, rappellent les obligations légales : « Le Décret paysage impose aux Hautes Écoles et Universités d’accepter toutes les inscriptions, à l’exception de certains cas très précis ». Selon eux, la formation en logopédie rencontre « un vif succès ces dernières années à la HE Vinci ».

Une tendance qui ne se vérifie pas globalement dans les Hautes Écoles. En effet, Eva Jaroszewski, directrice de l’Agence pour l’évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur (AEQES), note que d’après un rapport de 2021-222 « les bacheliers en logopédie en Haute école connaissent globalement une baisse ou une stabilité des effectifs. »

Les chiffres récents fournis par l’AEQES ne montrent pas autre chose : le nombre d’étudiants inscrits en bachelier de logopédie, en Belgique, en Haute école est passé de 1.148 pour 2021-2022 à 1.140 pour 2023-2024.

Nous sommes contraints par la taille de nos locaux.

Les étudiants ont sollicité la direction à plusieurs reprises au sujet du manque de places. « Aujourd’hui, nos responsables nous disent simplement d’attendre que certains abandonnent pour avoir de la place », déplore Céline. Les chefs du département logopédie nous assurent au contraire mettre « tout en œuvre pour que les étudiants soient accueillis au mieux dans les auditoires ». « Mais nous sommes contraints par la taille de nos locaux », ajoutent-ils.

Quid du système comodal ?

Céline revient aussi sur le système comodal (offrant aux étudiants le choix de suivre le cours en présentiel ou en visioconférence) testé en 2024 qui, selon elle, a été abandonné car les professeurs ne sont « pas assez formés sur le plan informatique » : « Nous avons parfois passé les deux heures de cours simplement à attendre qu’ils parviennent à se connecter, partager correctement leur écran sur Teams tout en gérant le présentiel. »

Interrogée sur ce point, le département de logopédie assure que les professeurs pourront à nouveau recourir à ce système, si nécessaire : « Dans les jours qui viennent, les équipes pédagogiques évalueront la situation au regard du nombre d’étudiants effectivement inscrits. Le passage en comodal sera alors envisagé en fonction de la situation. »

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

« On leur avait dit » : cette réforme censée aider les jeunes rend finalement service aux plus riches, selon Christie Morreale qui propose une alternative

Christie Morreale était l’invitée du bel RTL matin ce lundi. Au micro de Martin Buxant, la cheffe de file socialiste au Parlement wallon a évoqué la réforme des droits d’enregistrement. Si elle reconnaît que le gouvernement MR-Engagés a eu « une bonne idée », elle regrette l’exécution et appelle à revoir le mécanisme d’aide à l’achat immobilier.