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"Nous ne pouvions plus garantir la sécurité des élèves": dans une école de Châtelineau, la fancy-fair annulée après un incident... avec un parent

Insultes, menaces, arrêt de travail… À l’école Sainte-Marie de Châtelineau, un incident avec un parent d’élève a bouleversé le quotidien. Résultat : la fancy-fair tant attendue par les enfants a été annulée. Une décision forte, qui soulève à la fois l’incompréhension et le soutien.

Les élèves de l’école Sainte-Marie de Châtelineau n'ont pas pu profiter de la fancy-fair cette année. Une décision qui attriste de nombreuses familles. "Ma fille est très triste. C’est un événement que tous les enfants attendent patiemment chaque année avec tellement de joie", nous confie Caroline, une maman qui a contacté notre rédaction via le bouton Alertez-nous.

Mais que s’est-il passé pour en arriver à cette annulation ? Selon Caroline, un parent d’élève aurait violemment pris à partie un enseignant de l’école. "Il l’a insulté, menacé et même secoué", raconte-t-elle.

La direction confirme qu’un incident s’est bien produit entre un parent et un membre du personnel, sans en dévoiler les détails : "Nous préférons garder cela en interne", nous indique-t-elle par téléphone. Nous n'en saurons pas plus. 

Un arrêt de travail comme signal fort

Les conséquences de cette altercation ne se sont pas limitées à l’annulation de la fancy-fair, qui était prévue le 24 mai. Un arrêt de travail a également été organisé le 12 mai par l’ensemble de l’équipe pédagogique.

L’objectif : rappeler aux parents que les enseignants ne sont pas des punching-balls humains. Tous les professeurs ont suivi le mouvement, marquant ainsi leur solidarité et leur ras-le-bol face à certaines attitudes irrespectueuses. Des affiches ont même été collées sur l'une des barrières de l'établissement. 

Des affiches ont été collées sur l'une des barrières de l'établissement afin de sensibiliser les parents. 
Des affiches ont été collées sur l'une des barrières de l'établissement afin de sensibiliser les parents.  - © RTL info via Alertez-nous

Malgré la mobilisation, les enfants dont les parents n'avaient pas de solution de garde ont malgré tout été accueillis au sein de l'établissement pendant l'arrêt de travail. Cela témoigne clairement que l'objectif visait avant tout à sensibiliser les parents, et non à les contrarier.

Soutien massif des parents

Du côté des parents, la grande majorité comprend et soutient la décision. Caroline regrette que quelques comportements isolés puissent pénaliser l’ensemble des élèves : "C’est bien triste, surtout pour les enfants qui n’ont rien demandé."

Elle précise cependant ne ressentir aucune insécurité à l’école : "Je vais chercher ma fille comme d’habitude, sans peur ni crainte pour ma sécurité ni celle de mon enfant. L’école est super bien encadrée." Dans son mail, Caroline a d'ailleurs tenu à souligner son plus profond respect pour "les directeurs/directrices d'école ainsi que les équipes éducatives pour le travail qu'ils effectuent chaque jour, et cela parfois, pour récolter le manque de respect, les menaces, les coups de certains parents que je juge ingrats".

Des règles renforcées

La direction a adressé un message clair aux familles. Elle rappelle que chaque parent a signé le règlement d’ordre intérieur en début d’année scolaire, lequel stipule que "toute situation doit pouvoir se régler dans le respect de chacun". Dans son mail daté du 25 avril, elle ajoute : "Des sanctions pourront être prises en fonction de la gravité du cas. Tout manquement sera dorénavant assorti d’une interdiction d’entrée dans notre établissement".

Suite à cet incident, la procédure d’entrée a également été revue : depuis le 12 mai, seuls les élèves sont autorisés à entrer dans l’école, à l’exception des enfants en maternelle. Les parents doivent désormais rester dans la zone délimitée entre la barrière bleue et la ligne jaune. Pour rencontrer un membre du personnel, ils devront obligatoirement prendre rendez-vous.

Une annulation sous le signe de la sécurité

Mais pourquoi avoir annulé la fancy-fair ? "Nous sommes nous-mêmes tristes d’avoir été obligés de prendre cette décision, mais elle était nécessaire. Nous ne pouvions plus garantir la sécurité des élèves et des enseignants", nous indique-t-on.

Même si "rien ne laissait penser que la situation aurait dégénéré ce jour-là", l’établissement insiste sur sa vocation de protection "tant pour les élèves que pour les enseignants" et "pour le bien de tous, nous ne pouvons pas laisser passer" cet incident sans réagir. 

Et même si beaucoup de parents semblent comprendre la décision de l'établissement, ce dernier a dû confirmer sur sa page Facebook qu'elle maintenait l'annulation de la fancy-fair. Signe que certains ont montré leur déception."C’est une décision que nous avons dû prendre avec regret", rappelle l'école de Sainte-Marie, "mais la sécurité et la tranquillité de chacun restent pour nous une priorité".

Un climat à reconstruire

Quant au parent à l’origine de l’incident, son enfant reste scolarisé à Sainte-Marie. "Nous l’accueillons comme tous les autres élèves, car nous faisons une distinction entre les enfants et leurs parents", précise la direction.

Elle affirme également avoir soutenu l’enseignant concerné, et assure travailler à éviter de futurs débordements : "Nous avançons. Plusieurs réunions ont déjà eu lieu, et nous réfléchissons à la manière d’améliorer les choses."

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