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Passager décédé à l'aéroport de Charleroi en 2018 après une arrestation violente: le numéro 2 de la police fédérale fait un pas de côté

Au lendemain de la fuite des photos montrant le comportement abject de policiers et policières en train d’arrêter un homme (M. Chovanec) dans une cellule, les têtes commencent à tomber au sommet de la police fédérale. André Desenfants, le numéro 2 de la police fédérale a annoncé son retrait temporaire lors d'une conférence de presse. "Je me sens empêché de continuer à exercer mon mandat de directeur général", a-t-il dit.

"Je dois vous dire que j'ai été profondément choqué par tout ce que j'ai vu et lu ces dernières 24h dans la presse et qui s'est déroulé à l''aéroport de Charleroi", a entamé André Desenfants, le numéro 2 de la police fédéral eau lendemain de la fuite des photos montrant le comportement abject de policiers et policières en train d’arrêter un homme (M. Chovanec) dans une cellule. André Desenfants a ensuite présenté ses condoléances à la famille de la victime.

"Ce que j'ai vu m'a choqué et je ne peux pas l'admettre ni le tolérer. Je n'étais pas au courant des informations divulguées. A partir du moment où j'en ai pris connaissance, j'ai immédiatement pris mes responsabilités et ai demandé au service de contrôle interne de diligenter différentes enquêtes. Une enquête vis-à-vis de l'auteur du salut nazi mais aussi qui devra être menée sur tous les faits déroulés à l'aéroport. Il faut aussi savoir comment cela se fait que je n'ai pas été mis au courant de faits d'une telle gravité (...) alors que j'étais déjà directeur général de la police administrative. Ce dernier aspect me pèse beaucoup et je me sens empêché de continuer mon mandat de directeur général. J’ai donc demandé au commissaire général pour le temps que dure cette enquête sur le flux d’informations interne, de me remplacer dans mon mandat de directeur général ce qu’il a accepté". Il s'agit donc d'un retrait temporaire et non d'une démission.

Le numéro 2 de la police fédérale a pris ses fonctions à la fin 2017, quelques semaines avant le décès de M. Chovanec. Il chapeaute notamment la police aéronautique dont l'intervention est mise en cause dans cette affaire. La diffusion des images de cette intervention pose de nombreuses questions et a suscité un concert d'indignations. Le ministre de l'Intérieur, Pieter De Crem, s'est dit choqué. Il a demandé à l'Inspection générale de la police d'ouvrir une enquête disciplinaire.

Pour rappel, il y a 2 ans, un homme d’origine slovaque est mort après une intervention policière à l’aéroport de Charleroi. Des caméras de surveillance ont filmé les faits et leurs images ont été divulguées dans la presse hier. Elles montrent des comportements scandaleux de la part des agents qui sont intervenus. On y voit, notamment, un policier assis de tout son poids sur la cage thoracique de l’homme pendant 18 minutes, une policière faisant le signe nazi (qui venait d'ailleurs d'être écartée du terrain, ndlr) et un (ou une) autre qui se met à danser provoquant l’hilarité générale. "Je peux encore vous dire que le top de la police fédérale, moi inclus, nous allons tout mettre en oeuvre pour enquêter en détail sur ce qui s'est produit et prendre toutes les mesures qui s'avéreront nécessaires dans ce cadre", a promis André Desenfants.

La victime: M. Chovanec.

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