Accueil Actu

Les principaux campements de migrants dans le nord de la France depuis 1999

Depuis une vingtaine d'années, plusieurs importants campements de migrants cherchant à se rendre clandestinement en Grande-Bretagne se sont constitués à Sangatte, Calais et Grande-Synthe, avant d'être démantelés.

- Sangatte -

En 1999, à la demande du gouvernement, un centre est créé dans la petite commune de Sangatte, jouxtant Calais, pour accueillir 800 personnes qui attendent, souvent en vain, une occasion de passer en Grande-Bretagne depuis l'ouverture du tunnel sous la Manche en 1994.

Issus principalement du Kosovo, puis du Kurdistan irakien, d'Iran et d'Afghanistan, les réfugiés ont souvent des attaches familiales au Royaume-Uni où, espèrent-ils, ils pourront travailler plus facilement.

Géré par la Croix-Rouge, ce hangar de 25.000 m2 utilisé pour la construction du tunnel et reconverti en centre d'accueil comptera jusqu'à 1.800 migrants. Des bagarres y éclatent régulièrement. En trois ans, elles font deux morts et une trentaine de blessés.

Le gouvernement britannique et le groupe Eurotunnel propriétaire du hangar réclament sa fermeture. Le 5 novembre 2002, le centre arrête d'accueillir de nouveaux arrivants avant d'être détruit en décembre. En trois ans, il aura vu passer plus de 68.000 migrants.

- Calais -

Après la fermeture du centre de Sangatte, plusieurs migrants se regroupent dans une zone surnommée la "Jungle" au nord-est de Calais, près de l'axe emprunté par les poids lourds avant l'embarquement vers Douvres.

Le 29 septembre 2009, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un premier démantèlement de la "Jungle" où vivent des centaines de migrants est réalisé par 500 policiers, malgré les protestations de militants altermondialistes du mouvement "No Border" et des critiques de la gauche.

En avril 2015, un nouveau camp émerge au nord-est de Calais afin de soulager le centre-ville des campements informels.

"Le camp de la Lande", son nom officiel, devient peu à peu une "ville" de bric et de broc où se créent église, mosquée, épiceries ou restaurants. Parfois considéré comme le plus grand bidonville d'Europe, il accueillera jusqu'à 8.000 personnes. Parfois au péril de leur vie, certains migrants tentent de monter dans des camions ou sur des navettes de ferroutage traversant le tunnel sous la Manche.

La partie sud de la "Jungle" est démantelée entre le 29 février et le 16 mars 2016, dans une ambiance tendue. Quelques Iraniens se font coudre la bouche pour protester contre la destruction de leur abri.

Le 26 septembre, François Hollande promet le "démantèlement complet du campement d'ici la fin de l'année" et le relogement de migrants dans des centres d'accueil et d'orientation (CAO).

Le 24 octobre, une noria de cars emmène les premiers migrants vers différents CAO. En trois jours 4.500 adultes sont évacués et 1.500 mineurs relogés. Les pelleteuses rasent ce qu'il reste du camp.

Entre 350 et 600 migrants selon les sources sont présents dans le Calaisis dans l'espoir de rallier l'Angleterre.

- Grande-Synthe -

La ville de Grande-Synthe, proche de Dunkerque, accueille également quelques migrants dès la fermeture de Sangatte.

Situé sur un terrain vague en zone inondable, le camp dit du "Basroch", a proximité d'une aire d'autoroute où les migrants tentent de monter dans des camions, abrite durant dix ans une cinquantaine de personnes dans des conditions indignes.

Durant l'été 2015, de nombreux migrants fuyant la "Jungle" de Calais, à 35 km, se pressent à ses portes. A l'hiver, sa population avoisine les 2.600 personnes.

"La situation ici est aujourd'hui pire qu'à la Jungle de Calais", avance alors Delphine Visentin, chef de mission pour Médecins sans frontières (MSF), pour qui ce campement s'apparente "non pas à un bidonville, mais à une décharge à ciel ouvert".

En janvier 2016, contre l'avis de l'Etat, le maire écologiste de Grande-Synthe Damien Carême annonce l'ouverture d'un camp constitué de chalets au sud de la ville.

Ouvert en mars, cet ensemble dit de la "Linière", construit par Médecins sans frontières (MSF) et la ville, compte 1.500 migrants, principalement des Kurdes irakiens, hébergés dans des abris en bois et non plus sous des tentes.

Mais le 10 avril 2017, un violent incendie ravage l'essentiel des 300 chalets du camp. Réputé pour être tenu par des passeurs kurdes irakiens, il avait été le théâtre de violences.

Les évacuations par les autorités de migrants installés dans des campements sauvages sont depuis relativement fréquentes.

À lire aussi

Sélectionné pour vous