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À la sortie du tribunal de Manhattan, l’avocat Douglas Wigdor n’a pas caché une forme de satisfaction, malgré l’acquittement de P. Diddy pour les chefs d’accusation les plus lourds. « Nous sommes heureux qu’il ait finalement été tenu pour responsable de deux crimes fédéraux, ce à quoi il n’a jamais été confronté dans sa vie », a-t-il déclaré. « Il risque toujours une peine d’emprisonnement importante. »
P. Diddy, de son vrai nom Sean Combs, a été reconnu coupable mercredi 2 juillet de transport de personnes à des fins de prostitution, mais acquitté des accusations de trafic sexuel et d’association de malfaiteurs. Ce dernier chef d’accusation, le plus sévère, était passible de la prison à vie.
Jusqu’à 10 ans de prison par charge
Douglas Wigdor souligne que « chacune d’entre elles peut aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement ». « Je ne sais pas quelles sont les lignes directrices en matière de condamnation compte tenu des différents éléments, mais je peux affirmer en toute confiance qu’il risque une peine d’emprisonnement substantielle », a-t-il ajouté.
S’il reconnaît que le jury n’a pas retenu les accusations sexuelles couvertes par la loi RICO, il estime que cette condamnation reste une avancée : « Nous comprenons qu’un doute raisonnable suffit, et nous nous réjouissons qu’il doive encore purger une longue peine d’emprisonnement. »
Des accusations graves
Le procès, très médiatisé, portait sur des faits graves. P. Diddy était accusé d’avoir mis en place un réseau pour forcer des femmes – dont Cassie Ventura, sa compagne entre 2007 et 2018 – à participer à des « freak-offs », des marathons sexuels organisés avec des hommes prostitués, pendant qu’il regardait, filmait ou se masturbait.
Des enregistrements vidéo, dont une scène violente dans un hôtel de Los Angeles montrant le rappeur traînant Cassie au sol, ont été présentés aux jurés. « Il avait tellement dépassé les limites qu’il ne pouvait même plus les voir », avait déclaré la procureure Maurene Comey, appelant à une condamnation sur tous les chefs d’accusation.
Une décision attendue sur la peine
Le juge Arun Subramanian, qui a salué la rigueur du travail des jurés, devra encore fixer la peine. L’avocat de P. Diddy a demandé sa libération sous conditions, mettant en avant l’acquittement sur les charges les plus graves.
Pour Douglas Wigdor, la justice a toutefois marqué un point : « C’est une première forme de reconnaissance pour les victimes, et un signal fort que personne n’est au-dessus des lois. »
