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Ancienne assistante de P. Diddy, Mia a livré un témoignage glaçant devant la justice américaine. Elle raconte les violences subies, les abus sexuels et l’emprise d’un homme qu’elle décrit comme tout-puissant.
Mia, ancienne assistante personnelle de P. Diddy, a livré jeudi 29 mai un témoignage accablant au tribunal fédéral de Manhattan, sous un prénom d'emprunt pour protéger son anonymat. Appelée à la barre dans le cadre du procès du rappeur et producteur américain, elle a raconté des années passées sous l’emprise d’un homme qu’elle décrit comme violent, manipulateur et tout-puissant. "Je ne pouvais pas dire non, jamais", a-t-elle résumé.
Employée au plus près du couple que formaient Sean Combs, alias P. Diddy, et la chanteuse Cassie, Mia affirme avoir été témoin de nombreuses agressions physiques sur cette dernière : lèvres tuméfiées, ecchymoses, œil au beurre noir. Elle se souvient de devoir maquiller les traces pour préserver les apparences, notamment lors d’une avant-première à Hollywood.
Dans un récit ponctué d’interruptions, la voix cassée, Mia décrit également une scène de panique survenue durant des vacances, lorsque Cassie se réfugie dans sa chambre, criant qu’il allait la tuer. "Nous avons poussé des meubles contre la porte", raconte-t-elle, pendant que l’homme tambourinait et hurlait à l’extérieur.
Elle confirme aussi que son rôle consistait parfois à préparer des chambres pour ce qu’elle appelle des "marathons sexuels", impliquant Cassie et d'autres hommes, sous l’effet de drogues. Une routine d’organisation qui allait jusqu’à prévoir préservatifs, lotions et bougies, suivie d’un "nettoyage" dont elle garde un souvenir amer.
Un climat d’abus et de peur
Mia ne se décrit pas seulement comme témoin. Elle affirme avoir été elle-même victime de violences physiques et sexuelles de la part de P. Diddy. Elle parle de jets d’objets, de coups, d’agressions sexuelles qu’elle qualifie de "sporadiques", mais marquantes. "Il m'a jeté des objets. Il m'a jetée contre le mur. Il m'a jetée dans une piscine. Il m'a jetée un seau à glace sur la tête. Il a claqué mon bras contre une porte. Il m'a également agressée sexuellement", confie-t-elle à propos d’un premier viol présumé dans une suite du Plaza Hotel, lors du 40e anniversaire de l’artiste.
La suite de son récit fait état d’un enfermement psychologique, renforcé par l’image publique du producteur. "C'était le patron, le roi, quelqu'un de très puissant", souffle-t-elle. "L'autorité de Puff était supérieure à celle de la police", juge Mia. Un jour, contrôlée par la police pour excès de vitesse à Los Angeles, elle raconte avoir simplement tendu son téléphone à l’agente pour qu’elle parle à "Puff". "Elle a rigolé et m’a laissée partir", dit-elle.
Un procès sous haute tension
Le témoignage de Mia s’ajoute à ceux d’autres ex-employés et proches du couple, entendus depuis trois semaines à New York. Sean Combs, 55 ans, figure majeure du hip-hop, est jugé pour trafic à des fins d’exploitation sexuelle et appartenance à une entreprise criminelle. L’homme, qui a construit un empire mêlant musique, mode et spiritueux, voit aujourd’hui son image écornée par une série d’accusations graves.
Le procès se poursuit. Mia doit reprendre sa déposition vendredi.



















