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La scène décrite par Bryana Bongolan, ancienne amie proche de Cassie (de son vrai nom Casandra Ventura), a saisi l’auditoire du tribunal criminel de Manhattan. À la barre, elle a raconté comment Sean Combs, alias P. Diddy, l’aurait un jour attrapée par surprise, avant de la soulever et de la suspendre au-dessus du balcon du 17e étage d’un immeuble new-yorkais.
« Il m’a soulevée et m’a suspendue à la rampe pendant 10 à 15 secondes », a-t-elle déclaré en larmes, précisant que le producteur hurlait à répétition : « Tu sais ce que tu as fait », sans qu’elle comprenne de quoi il parlait. L’agression s’est poursuivie par des coups, et des photos montrant ses contusions ainsi que le balcon en question ont été présentées au jury.
Une peur constante
Cette amie de longue date de Cassie a également rapporté une autre scène de violence : P. Diddy aurait lancé un couteau en direction de la chanteuse, qui l’aurait ensuite renvoyé vers lui. Face à l’intensité de ces agressions, Bryana Bongolan a expliqué ne pas avoir alerté la police à l’époque, par peur des représailles : « J’avais simplement peur de Puff », a-t-elle confié, en utilisant l’un des surnoms du producteur.
Elle affirme aujourd’hui souffrir d’un syndrome de stress post-traumatique lié à ces événements : « Parfois, je crie dans mon sommeil », a-t-elle déclaré, espérant que le procès lui permettra « d’obtenir justice pour ce qui s’est produit sur le balcon ».
Depuis près d’un mois, les jurés entendent les récits d’ex-compagnes, d’anciens collaborateurs et de témoins qui décrivent l’influence exercée par le magnat du hip-hop sur son entourage. Âgé de 55 ans, Sean Combs est jugé pour trafic à des fins d’exploitation sexuelle et pour participation à une entreprise criminelle.
Les accusations portées contre lui sont graves : plusieurs femmes, dont Cassie, affirment avoir été contraintes à des relations sexuelles avec des hommes prostitués, sous l’effet de drogues fournies par les employés du producteur. Bien que P. Diddy ait plaidé non coupable, sa défense reconnaît certains épisodes violents, tout en soutenant que les relations sexuelles décrites étaient consensuelles, ce que contestent fermement les plaignantes.
Des tentatives d’étouffer l’affaire ?
Autre témoignage marquant, celui d’un agent de sécurité d’un hôtel de luxe, Eddy Garcia, qui affirme avoir reçu 100.000 dollars de la part de P. Diddy pour lui remettre une vidéo de surveillance. Cette séquence, diffusée depuis par CNN et présentée au tribunal, montrerait le producteur traînant Cassie au sol et la frappant violemment.
Au départ réticent, Eddy Garcia affirme avoir accepté l’argent sur les conseils de son supérieur, qui aurait lui-même touché une part de la somme. « Eddy, mon ange, je savais que tu pouvais le faire », lui aurait déclaré P. Diddy après la transaction.
Face à ces accusations, l’équipe juridique de Sean Combs tente de discréditer les témoins. L’avocate de la défense, Nicole Westmoreland, a attaqué Bryana Bongolan en soulignant sa consommation présumée de drogues, et en suggérant qu’elle aurait coordonné sa plainte avec celle de Cassie, déposée en novembre 2023 et rapidement réglée à l’amiable.
Le procès se poursuit. Sean Combs risque la prison à vie s’il est reconnu coupable.



















