Partager:
Faire partie de la famille royale britannique, c’est représenter la stabilité et l’histoire du pays. Un rôle prestigieux, mais qui attire aussi les dangers. « Les monarques concentrent symboliquement pouvoir, richesse et identité nationale », explique Bertrand Deckers, chroniqueur royal. « Les groupuscules qui les attaquent savent donc très bien la portée de leur geste. Ça envoie un message très fort. »
Tout au long de son règne, la reine Elizabeth II a été la cible de plusieurs attaques. Des événements qui ont profondément marqué la monarchie.
Une attaque à blanc qui choque le Royaume-Uni
Le 5 juin 1981, la reine Elizabeth II participe au Trooping the Colour, cérémonie militaire annuelle en grande pompe. À cheval sur Burmese, sa jument préférée, elle descend le Mall, l’avenue menant à Buckingham Palace, sous les acclamations. Soudain, six coups de feu éclatent dans la foule. La scène est d’une tension extrême.
« La réaction de la reine va rentrer dans l’histoire tant elle est fabuleuse », raconte Bertrand Deckers. « Elle ne perd pas son calme. Elle s’incline simplement sur l’encolure de sa jument pour la féliciter d’avoir gardé son calme. »
Le tireur est rapidement identifié : Marcus Sarjeant, 17 ans, qui a utilisé un pistolet à blanc. « Il ne comptait pas la blesser », précise Pierre De Vuyst, journaliste pour Soirmag. « Il voulait simplement devenir célèbre. » Il sera condamné à cinq ans de prison.
Une intrusion dans la chambre de la reine
En 1982, moins d’un an plus tard, un homme réussit à entrer directement dans la chambre de la reine, à Buckingham Palace. « Michael Fagan, père de quatre enfants, vient de perdre son emploi », explique Bertrand Deckers. « Il est convaincu que seule la reine peut l’aider. »
Au petit matin, il s’assoit au bord du lit de la reine, qui se réveille en sursaut. « La souveraine, tétanisée, garde pourtant son sang-froid. Elle parle pendant un quart d’heure avec lui, en attendant que la sécurité intervienne », raconte Pierre De Vuyst.
La princesse Anne visée par une tentative d’enlèvement spectaculaire
En 1974, alors qu’elle rentre en voiture vers Buckingham Palace avec son époux, la princesse Anne est prise pour cible lorsqu’un véhicule bloque soudainement la route.
« L’homme sort du véhicule, arme à la main, et tente de contraindre la princesse à sortir de la voiture », raconte Bertrand Deckers. Il tire sur le chauffeur, puis sur le garde du corps, créant un mouvement de panique total. L’assaillant, Ian Ball, réclame une rançon de 2 millions de livres sterling.
Face à lui, la princesse fait preuve d’un sang-froid remarquable. « Il lui dit : Sortez de la voiture. Et elle lui répond, très calmement : ‘Ça ne risque pas’», rapporte Pierre De Vuyst. Un passant, Ron Russell, ancien boxeur, intervient et met fin à l’attaque. Ian Ball est ensuite arrêté par la police.
Lord Mountbatten tué par l’IRA : un message sanglant à la Couronne
En 1979, la famille royale britannique est frappée en plein cœur. Lord Louis Mountbatten, oncle du prince Philip et figure proche d’Elizabeth II, est tué dans un attentat perpétré par l’IRA (Armée républicaine irlandaise), en pleine lutte pour la réunification de l’Irlande.
« On est à la frontière avec l’Irlande du Nord, dans un petit port », raconte Bertrand Deckers. « Louis Mountbatten, vice-roi des Indes, monte à bord de son bateau, le Shadow V. À peine en mer, l’embarcation explose. »

Le bilan est lourd : Lord Mountbatten meurt sur le coup, tout comme son petit-fils de 14 ans et un jeune membre de l’équipage. « Cet acte est évidemment très symbolique », souligne Pierre De Vuyst. « L’IRA a touché un membre éminent de la famille royale. C’était un moyen très fort de faire passer son message. »
Retrouvez les épisodes de « Place Royale », en streaming sur RTL play et chaque samedi à 19h40 sur RTL tvi.

















