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Qu’un prince ou un roi se retrouve devant les tribunaux, c’est rare. Mais pas impossible ! De la Belgique à l’Italie en passant par l’Espagne, retour sur ces affaires judiciaires où les couronnes se sont retrouvées à devoir répondre de leurs actes, parfois pour des questions financières, parfois pour des faits bien plus graves.
Qu’ils soient souverains ou prétendants, les membres des familles royales ne sont pas intouchables. Il arrive d’ailleurs que certains membres se retrouvent impliqués dans des affaires judiciaires. Retour sur ces épisodes qui ont marqué la monarchie en Belgique, en Espagne et en Italie.
Prince Laurent : un habitué malgré lui
En Belgique, le prince Laurent a surpris en attaquant l’État en justice concernant sa couverture sociale. Pourtant, ce n’était pas sa première apparition devant un tribunal. En 2007, il avait été convoqué comme témoin dans l’affaire des fraudes de la Marine. "Des montants détournés, environ deux millions et demi d’euros, ont servi à financer l’ameublement de sa maison à Tervuren et sa fondation", rappelle Pierre De Vuyst, journaliste chez SoirMag.
Un temps soupçonné, le prince avait nié toute implication directe. Bertrand Deckers, chroniqueur royal, précise : "Il affirme avoir su que l’argent provenait de la Marine, mais dit qu'il ne savait absolument pas que c'était frauduleux". Une position jugée peu convaincante par certains, notamment son ancien conseiller, qui aurait déclaré qu’il était "impossible que le prince ne sache pas".
Roi Albert II : une paternité contestée
Autre membre de la famille royale belge à s’être retrouvé au cœur d’une affaire judiciaire : le roi Albert II. En 2013, Delphine Boël, artiste et fille illégitime présumée, l’a poursuivi en justice pour obtenir reconnaissance. "Le grand public apprend en 1999 qu’Albert, dans ses jeunes années, aurait eu une fille illégitime", raconte Bertrand Deckers. Cependant, le roi émérite renie publiquement cette filiation, poussant Delphine à agir. Après un long combat, la vérité éclate en 2020 grâce à un test ADN.
Albert II, contraint par la justice, accepte finalement de se soumettre au test, qui confirme la paternité. Le verdict : Delphine Boël obtient le droit de porter le nom de Saxe-Cobourg et le titre de princesse de Belgique.
Juan Carlos : les finances dans la tourmente
En Espagne, les scandales ont pris une tournure financière. Juan Carlos, roi jusqu’en 2014, a admis avoir "omis" de déclarer certaines sommes au fisc. Accusé de ne pas avoir réglé ses dettes fiscales, l’ancien souverain a dû rembourser environ 5 millions d’euros au fisc espagnol en 2020 et 2021.
Mais cela n’a pas suffi à calmer les ardeurs de la justice. Aujourd’hui encore, des zones d’ombre planent sur les montants restitués, renforçant l’image d’un règne terni par les scandales financiers. "Ce n’est pas normal qu’il ait lui-même fixé la somme à rembourser", commente Bertrand Deckers, chroniqueur royal.
Victor-Emmanuel de Savoie : le "prince des brigands"
Si les affaires belges et espagnoles ont marqué les esprits, l’Italie a connu des scandales encore plus rocambolesques. Le prétendant au trône d’Italie, Victor-Emmanuel de Savoie, décédé en février 2024, a cumulé les apparitions devant la justice. Dans les années 1970, il est inquiété pour son appartenance à une loge néofasciste et pour des soupçons de trafic d’armes international.
Mais l’affaire la plus marquante reste celle de 1968, lorsqu’il est impliqué dans la mort d’un jeune Allemand, Dirk Hamer, sur l’île de Cavallo, en Corse. "Suite à une rixe, il va prendre une arme à feu et tirer, causant la mort d'un jeune allemand", explique Pierre De Vuyst. Malgré une reconnaissance de responsabilité civile, le prince est acquitté par le tribunal de Paris en 1991, faute de preuves formelles établissant un lien direct entre ses actes et la mort de Hamer. Jamais un prétendant au trône n’avait été mêlé à autant d’affaires.
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