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Avec Les Rêveurs, en salle le 12 novembre, Isabelle Carré passe derrière la caméra pour adapter librement son roman paru en 2018. Le film suit Élisabeth, une comédienne qui anime des ateliers d’écriture dans un service de pédopsychiatrie. Très vite, elle se confie aux adolescents qu’elle accompagne, en leur révélant qu’elle a été à leur place, des années auparavant. Ce point de départ permet à Isabelle Carré de revenir sur son propre séjour en hôpital psychiatrique quand elle était adolescente.
« Je n’avais pas du tout en tête d’adapter le livre au cinéma », confie Isabelle Carré. « Mais après le confinement, en voyant les chiffres sur la détresse psychologique des jeunes, je me suis dit que ça pouvait être intéressant de mettre en perspective mon expérience dans les années 80 avec ce que vivent les jeunes aujourd’hui. »
Un message d’espoir
Au cœur du récit, une adolescente qui tente de mettre fin à ses jours après une déception amoureuse et dans un contexte familial difficile. Le film la suit dans son parcours de soins, au sein d’un hôpital psychiatrique où, paradoxalement, elle finit par trouver des ressources pour avancer.
« Je m’adresse vraiment aux jeunes de 11 à 25 ans, pour leur dire qu’il y a des solutions, qu’il y a de l’espoir. Même si on a parfois l’impression de faire 100 pas en avant et 99 en arrière, on avance. Le message du film, c’est : ‘Ne t’inquiète pas, ça passe, ça passera.’»
Une œuvre qui résonne
La réalisatrice ne cherche pas à rejouer ses souvenirs mais à en transmettre la vérité émotionnelle. « Ce que j’ai voulu raconter, c’est ce que je ressentais. Les sensations, les rêveries. Et surtout, faire un film qui puisse servir d’outil pour les jeunes qui en ont besoin. »
Depuis les premières projections, les retours des spectateurs, en particulier des jeunes, la bouleversent. « Ils me disent que ça leur fait du bien, qu’ils se sentent enfin regardés. Un garçon m’a dit qu’il venait de sortir de l’hôpital et qu’il ne savait pas comment en parler à ses amis. Il veut les emmener voir le film. Une jeune fille m’a confié que cela l’aidait à mieux comprendre sa sœur. »
Ça touche tout le monde
Pour nourrir son film et mieux comprendre cette détresse, Isabelle Carré anime elle-même des ateliers d’écriture avec des adolescents. Un engagement personnel motivé aussi par sa vie de mère. « Je suis mère de trois adolescents. Je vois autour de moi que c’est un vrai sujet. Dès que j’en parle à d’autres parents, c’est pareil. Ça touche tout le monde. »
Les causes sont multiples : pression des réseaux sociaux, exigence physique pesant particulièrement sur les filles, anxiétés diverses, violences sexuelles et sexistes… Autant de facteurs qui, combinés, peuvent mener à des situations de grande vulnérabilité.
Face à cette réalité, Isabelle Carré tient à transmettre un message clair : « Ne t’inquiète pas, ça passe. Ça mettra peut-être du temps, mais ça passe. On ne va pas tout réparer, on gardera des failles. Mais grâce à ces épreuves, on devient des êtres plus empathiques. Et on peut faire des choses merveilleuses. »
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