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Le documentaire "2050" interroge notre avenir face au réchauffement climatique, en mettant en lumière les transformations déjà visibles en Antarctique. À travers ce film, Alain Hubert et Eric Goens posent une question essentielle : a-t-on encore le temps d’agir ?
Le titre du documentaire n’a rien d’anodin. "2050" est à la fois une date clé dans les projections scientifiques sur le climat et une échéance qui semble se rapprocher dangereusement. "C’est une date symbolique, mais c’est beaucoup plus qu’un symbole", explique le réalisateur Eric Goens. "Si aujourd’hui on fait ce qu’il faut, on est bien capables de détourner, de changer ce qui est en train de se passer maintenant".
Mais sommes-nous encore en mesure d’inverser la tendance ? Les experts du GIEC alertent depuis plusieurs années sur des points de bascule potentiels : fonte accélérée des glaces, élévation du niveau des océans, disparition de la biodiversité… Alain Hubert, explorateur et fondateur de la base scientifique Princesse Élisabeth en Antarctique, insiste sur l’urgence d’agir : "On parle souvent de réchauffement de l’atmosphère, mais l’océan se réchauffe encore plus. Les plateformes de glace qui s’étendent sur plus de 150 kilomètres vont finir par se déstabiliser".
Un film qui refuse le fatalisme
Contrairement à d’autres documentaires sur le climat, souvent alarmistes, "2050" adopte une approche différente. "Les films sur le climat ressemblent toujours à des films d’horreur, où la fin est une catastrophe. Mais ici, on sait ce qu’il faut faire. On est la toute première génération qui connaît aussi bien le problème que la solution", souligne Eric Goens.
Le documentaire met en avant la science comme outil essentiel pour comprendre et agir. La station Princesse Élisabeth, où des chercheurs du monde entier analysent l’évolution du climat, joue un rôle central dans cette prise de conscience. "Si on veut protéger la planète, il faut plus de science, plus de faits, et surtout une volonté politique à la hauteur des enjeux", ajoute Alain Hubert.
2050 : trop tard pour agir ?
L’inaction politique et économique des dernières décennies rend la situation critique, mais pas désespérée. "2050, ce n’est pas demain, mais ça se rapproche. Il est encore temps de faire quelque chose", insiste Eric Goens.
Le film pose une question fondamentale : serons-nous capables d’adapter nos sociétés pour éviter le pire ? Pour Alain Hubert, la réponse passe par un changement profond dans nos priorités : "On parle d’augmenter les budgets de la défense, mais pourquoi ne ferait-on pas la même chose pour le climat ?".


















