Accueil Actu Belgique Economie

Le prix des vêtements va-t-il augmenter ? L’UE s’attaque aux déchets textiles générés par la « fast fashion »

Par RTL info avec Charlotte Simonart et Steve Damman
L’Union européenne a décidé de s’attaquer aux déchets textiles et notamment ceux liés à la « fast fashion », ces millions de vêtements très bon marché importés depuis la Chine via des plateformes de vente en ligne. Le Parlement européen a adopté une directive qui obligera les producteurs à prendre en charge le recyclage de tous ces vêtements avec un risque de répercussion sur le prix de ces produits.

L’Europe submergée par la fast fashion. 600 avions cargo atterrissent chaque jour avec à leur bord 4,6 milliards de colis. Vêtements, chaussures, accessoires, des géants chinois de l’e-commerce comme la marque SHEIN qui termine rapidement dans les poubelles. 5 millions de tonnes jetées chaque année en Europe.

C’est ce gaspillage vestimentaire à grande échelle que Bruxelles sanctionne au travers de cette nouvelle directive. « Une législation européenne qui a introduit notamment une responsabilité élargie des producteurs, explique Saskia Bricmont, députée européenne écologiste. Une REP qui vise à rendre les producteurs textiles responsables du tri, de la collecte, du recyclage des déchets textiles ou des textiles qui n’ont pas été portés ».

L’Europe veut faire payer aux producteurs de textiles le coût du recyclage de leurs produits. Comment ? En imposant une cotisation de quelques centimes d’euros par pièce de vêtement écoulée sur le territoire européen. Le montant de cette cotisation doit encore être fixé. « Et ça touchera majoritairement les producteurs dont le business model est basé sur la surproduction, précise Saskia Bricmont. Donc la production d’une quantité de textiles dont ils savent bien qu’ils ne feront rien parce qu’il y en a trop et ils ne seront jamais écoulés ».

Cette directive n’entrera en vigueur qu’à partir de 2028, une échéance que regrettent les centres de tri submergés par ces tonnes de déchets textiles. « L’échéance est trop lointaine. Les besoins sont très urgents, immédiats, estime Emmanuel Cosse, directeur opérationnel d’Oxfam. On déborde de textiles de mauvaise qualité. On a de plus en plus de mal à trouver les pièces que l’on peut revendre et qui financent tout notre modèle dans la masse de textiles qu’on collecte parce qu’il y a de plus en plus de déchets ».

Prochain combat pour Bruxelles, imposer une taxe de 2 euros sur les petits colis bon marché, jusqu’ici exonérés de droit de douane. Une proposition encore à l’étude.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus

Le fils d’Isabelle, 12 ans, abusé sexuellement par un employé dans une école de Charleroi : la famille est prise en charge dans un centre spécialisé

À Charleroi, le Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles (CPVS) interpellent et inquiètent. Plus d’un patient sur deux qui y est accueilli est mineur. Une proportion bien plus élevée que la moyenne nationale. Pour l’instant, difficile d’obtenir des réponses claires : les spécialistes eux-mêmes peinent à interpréter ces données. Dans ce contexte préoccupant, nous avons rencontré une maman dont le fils a été victime d’abus sexuels. Elle a accepté de nous confier son récit, un témoignage douloureux. La famille a été prise en charge dans le centre.