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L’Europe submergée par la fast fashion. 600 avions cargo atterrissent chaque jour avec à leur bord 4,6 milliards de colis. Vêtements, chaussures, accessoires, des géants chinois de l’e-commerce comme la marque SHEIN qui termine rapidement dans les poubelles. 5 millions de tonnes jetées chaque année en Europe.
C’est ce gaspillage vestimentaire à grande échelle que Bruxelles sanctionne au travers de cette nouvelle directive. « Une législation européenne qui a introduit notamment une responsabilité élargie des producteurs, explique Saskia Bricmont, députée européenne écologiste. Une REP qui vise à rendre les producteurs textiles responsables du tri, de la collecte, du recyclage des déchets textiles ou des textiles qui n’ont pas été portés ».
L’Europe veut faire payer aux producteurs de textiles le coût du recyclage de leurs produits. Comment ? En imposant une cotisation de quelques centimes d’euros par pièce de vêtement écoulée sur le territoire européen. Le montant de cette cotisation doit encore être fixé. « Et ça touchera majoritairement les producteurs dont le business model est basé sur la surproduction, précise Saskia Bricmont. Donc la production d’une quantité de textiles dont ils savent bien qu’ils ne feront rien parce qu’il y en a trop et ils ne seront jamais écoulés ».
Cette directive n’entrera en vigueur qu’à partir de 2028, une échéance que regrettent les centres de tri submergés par ces tonnes de déchets textiles. « L’échéance est trop lointaine. Les besoins sont très urgents, immédiats, estime Emmanuel Cosse, directeur opérationnel d’Oxfam. On déborde de textiles de mauvaise qualité. On a de plus en plus de mal à trouver les pièces que l’on peut revendre et qui financent tout notre modèle dans la masse de textiles qu’on collecte parce qu’il y a de plus en plus de déchets ».
Prochain combat pour Bruxelles, imposer une taxe de 2 euros sur les petits colis bon marché, jusqu’ici exonérés de droit de douane. Une proposition encore à l’étude.

















