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La masse de vêtements traités dans les centres de tri ne cesse d’augmenter. Cela devrait être une bonne nouvelle mais à Anderlecht, par exemple, le centre des Petits Riens reçoit de plus en plus de vêtements troués, déchirés… Ils sont donc impossibles à recycler ou à redistribuer dans les magasins de secondes mains.
Ces dernières années, la proportion de vêtements inutilisables a doublé. Il y a 10 ans, 1 vêtement sur 10 était invendable. Aujourd’hui, on parle de 20 %, soit 2 sur 10. Comment l’expliquer ? Deux éléments sont mis en cause : La fast fashion et l’ultra fast fashion. Et une nouvelle directive européenne en vigueur depuis le 1er janvier 2025.
La fast fashion/ultra fast fashion est une habitude de consommation qui consiste à porter ses vêtements 2-3 fois avant de les mettre à la poubelle. « Ces vêtements se retrouvent dans nos bulles », pointe Thierry Smets, directeur général des Petits Riens.
Tandis que la nouvelle directive européenne interdit de jeter les textiles et les chaussures dans les déchets résiduels, qu’ils soient en bon état ou non. « Les deux causes conjuguées font qu’aujourd’hui, on collecte énormément de vêtements dont on ne sait strictement rien faire », déplore le directeur général.
Cela se répercute donc sur les personnes qui travaillent dans les centres de tri puisque plus de vêtements dégradés à trier donnent plus de travail aux équipes et moins de rentabilité car les pièces ne sont pas revendues par la suite. Les petits riens réclament donc plus de moyens aux autorités régionales.
« Cela entraîne des coûts plus importants chez nous. Nos dispositifs de collecte ont dû être augmentés, plus de bulles, plus de camions, plus de chauffeurs, etc. Ça veut dire aussi que toute cette masse qui arrive chez nous doit être triée pour ensuite aller porter ça a l’incinérateur. Ça nous amène une masse de coûts supplémentaires. Et nous, ce qu’on demande, c’est simplement d’être payé pour cette tâche qui finalement est une tâche d’utilité publique, qui est prise du public et qu’on est forcé aujourd’hui d’assumer depuis le 1er janvier », conclut Thierry Smets.


















