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Abdelhak H. n'est pas le dangereux trafiquant de drogue international dépeint par le parquet fédéral devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, a contesté mardi son avocat au procès Encro. Séquestré, tabassé et menacé, ce gérant de sociétés aurait agi sous la contrainte d'Eridan M.G., dirigeant d'une organisation criminelle et principal prévenu.
"Le procureur fédéral a été particulièrement complet à l'égard de mon client pour appuyer son réquisitoire", soit une peine de 10 ans de prison.
Et la défense d'égrener : mise à disposition de sociétés et de véhicules pour le compte d'une organisation criminelle, compétences financières aiguisées, transferts de fonds, location de dépôts à finalité délictuelle, antécédents judiciaires...
Le pénaliste est ensuite revenu point par point sur ces griefs.
Quand l'homme a quitté son statut d'indépendant, Eridan M.G. a marqué son intérêt pour reprendre sa société, a retracé la défense. "Seul bémol : ce dernier ne disposait pas de l'accès à la profession. Mon client a alors cédé la totalité de ses parts mais a eu la bêtise de rester gérant jusqu'à ce que cette situation soit régularisée. Il a insisté à de nombreuses reprises (auprès du dirigeant présumé, NDLR) pour que la situation soit éclaircie et en est même venu à menacer de déposer le bilan de la société."
D'après son avocat, c'est pour cette raison qu'Abdelhak H. a été enlevé, séquestré et battu dans un appartement de Rotterdam. "Après son passage à tabac, il est forcé d'obéir aux injonctions qu'il reçoit. Il avait la conviction qu'il allait y rester, il avait la trouille totale", a lancé le pénaliste.
Néanmoins, l'Anversois a ensuite "délibérément" saboté les activités qui lui étaient soumise, a soutenu la défense.
Pour cette dernière, les préventions ne sont donc pas établies "dans leur ensemble". À titre subsidiaire, la défense a plaidé une peine assortie d'un sursis probatoire.