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Le procès de Pierre Devalet et de deux autres accusés s’est ouvert ce matin devant la cour d’assises de Bruxelles. Ils sont jugés pour l’assassinat de Magali et de sa fille Coline, 17 ans.
Le 24 mars 2022, la police découvre une scène d’une rare violence dans une maison de Kraainem. Magali, 46 ans, a été poignardée à huit reprises, tandis que sa fille Coline, 17 ans, a été égorgée.
"C’est une des scènes de crime les plus horribles que j’ai vues dans ma carrière", témoigne Me Jean-Philippe Mayence, avocat des victimes. "Il y a eu un acharnement absolument incroyable. Pour les jurés, ce sera très difficile à entendre quand le médecin légiste décrira les faits et que les photos seront projetées".
Pierre Devalet, un commanditaire qui peine à s’expliquer
Cet après-midi, la cour d’assises a commencé l’interrogatoire de Pierre Devalet, compagnon de Magali et commanditaire présumé du double assassinat. Face aux jurés, il s’effondre : "C'est irréel ce qui s'est passé. J'ai d'énormes regrets", avoue-t-il en pleurant.
Pour son avocat, Me Dimitri de Beco, Devalet peine à expliquer son geste : "Il essaye de l’expliquer aujourd’hui, mais c’est extrêmement difficile. Il faut se mettre dans sa tête, à cette époque, comprendre son état psychologique, ce qu’il estimait subir à la maison, ses souffrances... Il essaye de le faire avec sincérité et de profonds regrets".
Mais du côté des victimes, on attend des explications plus précises. "Quand on a des regrets, il faut donner des explications. Quand on ne donne pas d’explications, c’est que les regrets sont faux. C’est aussi simple que ça", tranche Me Sven Mary, avocat des parties civiles.
Deux autres accusés au centre des débats
Si Devalet a un alibi pour la nuit du crime, l’enquête a identifié deux autres personnes impliquées : Beby Ngongi et Vincent Léglise.
Beby est accusé d’être l’auteur des meurtres. Son ADN a été retrouvé sur la scène du crime. Il comparaît détenu. Vincent Léglise, une connaissance de Devalet, est lui accusé d’avoir joué le rôle d’intermédiaire entre ce dernier et Ngongi. Il est en liberté depuis août dernier et nie toute implication.
L’accusation s’appuie sur de nombreux échanges téléphoniques pour démontrer son rôle dans le crime. "Il y a 101 échanges téléphoniques sur une période de six mois", souligne Me Abdelhadi Amrani, avocat de Vincent Léglise, qui réfute toute implication criminelle : "Pour mon client, ces appels concernaient des travaux à réaliser dans l’appartement de M. Devalet à Schaerbeek".
Trois semaines pour faire éclater la vérité
Pendant trois semaines, la cour d’assises va tenter d’établir le rôle précis de chacun des accusés. Leurs versions divergent, et la confrontation des éléments d’enquête avec leurs témoignages sera déterminante.
L’enjeu du procès : comprendre ce qui a poussé Pierre Devalet à faire assassiner sa compagne et sa belle-fille, et établir le degré d’implication de ses complices présumés.