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Julien Moinil ne s’était pas présenté devant la presse depuis que sa tête a été mise à prix. À l’heure, entouré de ses gardes du corps, il est apparu déterminé à faire passer ses messages ce mardi matin devant une foule de journalistes.
« Dans certaines villes d’Europe, il y a des fusillades depuis des années et ça fait partie de la cité. Je ne veux pas qu’à Bruxelles ça fasse partie de la cité », a déclaré le procureur du Roi de Bruxelles.
Début juillet, plusieurs sources avaient confirmé que Julien Moinil avait été placé sous protection policière car il faisait l’objet d’une menace « sérieuse et imminente », émanant d’organisations criminelles actives dans le trafic de stupéfiants. Mi-juillet, la menace le visant avait été élevée au niveau 4, le plus élevé, par l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam).
Désormais, les conférences de presse du procureur sont dès lors des événements. « Désolé pour ces mesures de sécurité, mais elles sont nécessaires pour nous tous ici. Je ne donnerai aucun commentaire. Il s’agit de ma situation personnelle et je pense d’abord aux citoyens. Je suis toujours au niveau 4, mais je ne donnerai pas d’autres commentaires », a-t-il précisé ce mardi matin devant les journalistes.
Les rideaux de la salle de presse étaient tirés, car elle donne directement sur la rue. Le lieu était sécurisé par la police, qui ne laissait rien au hasard, y compris à l’extérieur. Le quartier du palais de justice a été placé sous haute sécurité avec des dizaines de policiers déployés, visibles ou non.
Fouille minutieuse
À l’entrée, contrôle d’identité et vérification des cartes de presse : « C’est pour la conférence de presse ? Par en bas ? » demandaient les agents avant de procéder à une fouille minutieuse. Des mesures draconiennes ont permis au procureur de venir rappeler, en personne, qui fait la loi à Bruxelles.
Interrogé sur les risques encourus à se trouver dans la même pièce que lui, il est resté sur une communication parfaitement maîtrisée : pas d’interview, pas de commentaire.
Depuis son entrée en fonction à la tête du parquet de Bruxelles, en janvier, l’ancien magistrat du parquet fédéral a fait de la lutte contre le trafic de drogue une priorité, multipliant les opérations policières d’envergure et les actions ciblées contre les réseaux criminels.


















