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Quand l'auteur d'une agression comme celle qui s'est passée hier, à Waremme, n'a que 13 ans, la procédure est évidemment différente de celle appliquée aux adultes. Dans ces cas-là, les suspects sont placés dans des IPPJ, des Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse, avec un objectif : les encadrer et tenter de leur donner une nouvelle chance.
De nombreux jeunes sont placés dans les IPPJ. En collaboration avec le délégué général aux droits de l'enfant, des jeunes ont participé à une vidéo visible sur les réseaux sociaux où ils expliquent l'organisation des institutions.
"Dans tous les IPPJ, il y a deux sections "éducation", où c'est une durée de trois mois et nous avons le P11 qui est une section fermée", détaillent-ils dans cette vidéo.
Maître Puccini est l'avocat d'un garçon suspecté d'un meurtre dans la région de Charleroi : il avait 17 ans à l'époque des faits. En attente d'un éventuel dessaisissement du juge de la jeunesse, au profit d'une juridiction pour adultes, il est placé en IPPJ où il est encadré. "Il y a une équipe éducative, il y a une équipe sociologique, il y a une équipe scolaire également. En réalité, en étant placé, ils bénéficient de permissions de sortie, tantôt accompagnés, tantôt seuls pour exécuter un bénévolat, notamment une fois par semaine à raison de 8 heures par jour", explique l'avocat.
Ces dispositifs sont mis en place au cas par cas par des équipes multidisciplinaires qui organisent également des activités pédagogiques et un suivi psychosocial. "Ça sert à nous remettre dans le droit chemin, à reprendre des projets, comme retrouver un travail, retrouver un appartement : le but, c'est de sortir", admet un jeune.
Mais dans la pratique, les moyens d'encadrement sont insuffisants. "En théorie, le jeune rencontrera assez facilement des psychologues et pourra faire un bilan sur sa situation personnelle. En pratique, les budgets n'étant pas toujours ce qu'ils devraient être, et c'est un euphémisme, le jeune rencontrera de manière très réduite ses équipes multidisciplinaires et en tout cas pas autant qu'il le devrait", estime Olivier Dupont, avocat pénaliste au barreau de Liège.
Il manque toujours de places disponibles dans les IPPJ : la capacité actuelle est de 245 places, régime ouvert et fermé confondu.