Accueil Actu Belgique

« Ordre de les abattre » : voici pourquoi intercepter des drones qui survolent la Belgique n’est pas si facile

Par RTL info avec Romain Mayez et Stave Damman
Pour la troisième soirée consécutive, des drones ont survolé la base militaire de Kleine-Brogel, relançant les inquiétudes autour de potentielles opérations d’espionnage. Faute de pouvoir identifier les pilotes, l’armée a désormais reçu l’ordre de les abattre… mais c’est plus compliqué qu’il n’y paraît.

Ce dimanche soir encore, quatre drones ont été aperçus dans l’espace aérien restreint de la base militaire de Kleine-Brogel. Comme la veille, aucun pilote n’a pu être identifié et le brouilleur de drones utilisé par l’armée s’est révélé inefficace. « Ces drones sont finalement repartis vers le nord, vers les Pays-Bas », a expliqué Steven Mathei, bourgmestre de Peer. « Entre-temps, l’hélicoptère de la police fédérale avait été mobilisé, mais les drones avaient déjà disparu. »

Des engins plus gros, plus performants

Ces derniers jours, les appareils repérés semblent plus imposants, plus visibles et surtout plus sophistiqués. Une vidéo amateur filmée près de la base confirme leur présence au-dessus de ce site hautement sensible. Si leur provenance reste incertaine, leur technologie inquiète.

« On a des drones qui sont contrôlés en 4G, 5G, même par satellite », explique Geoffrey Mormal, directeur de la société ALX, spécialisée dans la construction de drones. Le spécialiste explique que le pilote ne se trouve pas forcément à proximité du site. « On peut les contrôler de n’importe où sur Terre. Il peut ne même pas y avoir de pilote sur place. Le drone peut être programmé à l’avance pour effectuer un vol autonome du point A au point B. »

Nous n’avons pas tous les outils nécessaires
Theo Francken, Ministre de la Défense

Selon ce même spécialiste, ces drones pourraient servir à bien plus qu’une simple surveillance aérienne. « Ils peuvent être équipés de caméras thermiques pour repérer d’éventuels éléments enterrés ou émettant une radiation, comme des bunkers. Ils pourraient aussi capter les signaux radio pour dresser une cartographie des fréquences utilisées, avec en ligne de mire un possible piratage des communications. »

L’armée belge autorisée à tirer

Face à la multiplication de ces incidents, le chef de la Défense a pris une décision radicale : les drones détectés au-dessus des bases militaires peuvent désormais être abattus. Une mesure d’exception qui témoigne de la gravité de la situation. Mais cette autorisation ne suffit pas, selon le ministre de la Défense Theo Francken : « Nous n’avons pas tous les outils nécessaires. Ce qui est sûr, c’est que nous devons tout faire pour intercepter les pilotes et les interroger. »

Un budget de 50 millions d’euros est en passe d’être validé cette semaine en Conseil des ministres pour l’acquisition de matériel anti-drone. Objectif : renforcer rapidement la protection des sites sensibles face à ce phénomène encore difficile à contrer.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus