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La FGTB wallonne critique le gouvernement MR – Engagés : « Il détériore la vie des travailleurs »

Par RTL info avec Martin Buxant
Invité de Bel RTL ce mercredi matin, le secrétaire général de la FGTB wallonne a vivement critiqué les réformes menées par le gouvernement MR – Engagés. Quelques heures avant la Marche pour l’emploi de qualité à Namur, il a dénoncé une politique qui, selon lui, fragilise les travailleurs et creuse les inégalités.

Une Marche pour l’emploi de qualité se tient ce lundi à Namur. À cette occasion, Jean-François Tamellini nous a confié ses inquiétudes pour les travailleurs. Il s’oppose fermement à la réforme du chômage, en particulier à l’exclusion des chômeurs de longue durée.

C’est exactement l’inverse de la récompense du travail

« Le MR et les Engagés avaient promis de récompenser le travail. Pourtant, on reçoit un nombre incalculable de personnes qui ont reçu la fameuse lettre d’exclusion. On se rend compte que c’est exactement l’inverse de la récompense du travail », a-t-il déclaré.

Il cite trois catégories de demandeurs d’emploi particulièrement touchées :

  • Les jeunes en allocation d’insertion : « 62 % ont travaillé des contrats courts, mais n’arrivent pas à décrocher un emploi stable. Ils vont se faire exclure alors qu’ils débutent leur carrière. »
  • Les plus de 50 ans : « Plus de la moitié des futurs exclus ont plus de 50 ans. 41 % d’entre eux postulent mais ne reçoivent jamais de réponse des employeurs. »
  • Les intérimaires : « Ces personnes enchaînent les missions mais n’arrivent pas à obtenir un contrat fixe. Elles veulent travailler, mais ne trouvent pas de stabilité. »

« Exclure des gens qui veulent travailler, est-ce que c’est encourager le travail ? On n’a pas l’impression », poursuit-il, estimant que les conséquences pèseront aussi sur les finances communales via une hausse du recours aux CPAS.

Une réforme qui frappe surtout la Wallonie et Bruxelles

Selon le syndicaliste, cette réforme aura un impact disproportionné : « Sur les 250 communes les plus touchées, 244 se trouvent en Wallonie et à Bruxelles, seulement 6 en Flandre. Ça va creuser les écarts. C’était la demande de De Wever, il l’a dit lui-même : c’était la réforme la plus institutionnelle qu’on pouvait avoir. »

Des critiques sur d’autres dossiers

Jean-François Tamellini a également dénoncé la réforme des droits d’enregistrement, qui a coûté « 260 millions d’euros ». Selon lui, elle a provoqué une hausse de 15 % du prix des maisons, tout en profitant principalement aux ménages capables d’acheter des biens à plus de 500 000 euros : « Est-ce qu’on doit utiliser l’argent public pour aider ces ménages-là ? », questionne-t-il.

Il met aussi en garde contre toute réforme des allocations familiales : « En Wallonie, il y a 202 000 familles monoparentales, dont 86 % de femmes. Avec la flambée des prix des fournitures scolaires, de l’énergie ou du caddie (+15 % en un an), il est impensable d’y toucher. »

« Aucun dialogue social »

Au-delà du contenu des réformes, le secrétaire général de la FGTB dénonce surtout le manque de concertation : « Aucun dialogue, les syndicats sont exclus. On a dû passer par une pétition citoyenne pour se faire entendre par le Parlement. Démocratiquement, c’est une folie. »

Démocratiquement, c’est une folie

Pour lui, la solution passe par la relance du marché de l’emploi. « Il faut créer plus d’entreprises. Cela fait neuf ans que le MR détient les compétences économiques et le ministre ne crée pas suffisamment d’emplois en Wallonie », affirme-t-il.

« Geler » la réforme

À travers la Marche pour l’emploi de qualité organisée ce mercredi à Namur, la FGTB et la CSC veulent pousser le gouvernement à revoir sa copie. « Geler cette mesure pour la Wallonie, c’est indispensable. Sinon, on précarise des milliers de personnes sans répondre à la demande des entreprises », conclut Jean-François Tamellini.

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