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« L’école n’en peut plus, nous nous sentons négligés » : les directeurs expriment leur ras-le-bol à Valérie Glatigny

Déjà courroucés par la « réforme précipitée » de l’enseignement qualifiant, ilq fustigent à présent l’absence de cap clair pour la mise en oeuvre du tronc commun.

Les équipes de direction de plus de 320 écoles secondaire en FWB, tous réseaux d’enseignement confondus, ont dénoncé avec force vendredi la gestion par la ministre de l’Education, Valérie Glatigny (MR) de l’allongement du tronc commun dans le secondaire.

Dans une lettre ouverte cinglante, les signataires expriment leur colère face à l’attitude de leur ministre, dont ils réclament davantage de respect et une concertation véritable.

Déjà courroucés par la « réforme précipitée » de l’enseignement qualifiant décidée en début d’année, ces directeurs fustigent à présent l’absence de cap clair pour la mise en oeuvre du tronc commun qui doit arriver l’an prochain en 1re secondaire. « La liste est longue des questions sans réponse malgré les appels répétés des directions que se sentent plus que négligées… », écrivent-ils dans une lettre de plusieurs pages communiquée à la presse.

Arrivée aux commandes l’an dernier, la majorité MR-Engagés a affiché son intention de revoir l’allongement du tronc commun à la 3e secondaire pour en faire une « année de transition », modifiant ainsi les plans fixés par le Pacte d’excellence de 2017. Un an après l’installation du gouvernement, la majorité MR-Engagés peine toutefois à s’entendre sur la marche exacte à suivre sur ce dossier central de la législature.

Pour les directeurs d’écoles secondaires, il est néanmoins trop tard pour modifier changer de cap alors que des milliers d’enfants sont déjà engagés dans le nouveau tronc commun, que des milliers d’enseignants y ont été formés, et que la nouvelle formation initiale des profs est calibrée sur le nouveau tronc commun.

« Vouloir construire l’école de demain sans ses artisans de tous les jours est un leurre »

L’annonce, au début de ce mois de septembre, du report sine die des programmes de formations continues pour préparer directions et enseignants au tronc commun en 1re secondaire a rajouté une couche d’inquiétude et de colère. « L’école secondaire n’en peut plus », avertissent les directeurs. « Elle demande à nouveau respect, consultation et anticipation afin que nous puissions accomplir la mission qui est la nôtre de faire advenir les générations suivantes, critiques, conscientes et engagées collectivement ».

Et les signataires de conclure : « Vouloir construire l’école de demain sans ses artisans de tous les jours est un leurre. Errare humanum est, persevevare diabolicum ». Cette sortie des directeurs d’école vient s’ajouter au ras-le-bol exprimé un peu plus tôt dans la journée par les associations de parents du libre et de l’officiel. Jeudi, c’est l’enseignement catholique qui avait dénoncé le « flou » et le « silence » de la ministre Glatigny sur ce dossier.

Jeudi, le cabinet Glatitny, visée par la SeGEC, avait toutefois indiqué que le projet de réorganisation de la 1re secondaire ne serait présenté que « dans les prochaines semaines » seulement. Face à cette bronca des acteurs, l’opposition socialiste a en profité pour faire monter un peu plus la pression sur la majorité, pressant vendredi la ministre-présidente Elisabeth Degryse (Engagés) de dessaisir la ministre Glatigny de ce dossier pour le reprendre elle-même en main.

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