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Le débat de Rentrée politique a captivé les téléspectateurs hier soir sur RTL tvi, réunissant les présidents des cinq principaux partis francophones. L’un des sujets abordés fut la réforme des pensions, un thème très sensible.
Parmi les affirmations débattues, celle du président du PS, Paul Magnette, a particulièrement retenu l’attention : « Une infirmière de 63 ans qui ne peut plus travailler pour raison de santé perdrait 350 euros par mois sur sa pension ». Mais ces propos sont-ils exacts ou nécessitent-ils une nuance ?
Notre analyse
La réforme des pensions, adoptée par le gouvernement De Wever en juillet dernier, prévoit un système de bonus et de malus qui sera effectif à partir de 2026. Ce mécanisme incite les travailleurs à prolonger leur carrière au-delà de l’âge légal de 67 ans, en leur offrant un bonus. À l’inverse, un départ anticipé avant cet âge peut entraîner une réduction significative du montant de la pension. Ceci repose sur des calculs précis : pour chaque année de départ avant l’âge légal, une pénalisation pouvant aller jusqu’à 5 % de la pension totale est appliquée, sauf dans des cas spécifiques où des exceptions sont prévues.
Un exemple concret illustre cet effet : une infirmière âgée de 63 ans, née après 1975, avec un droit théorique à une pension de 1.750 euros par mois, pourrait voir son montant réduit de 350 euros mensuels si elle décide de partir à la retraite à cet âge. Cela ramènerait sa pension à 1.400 euros par mois. Cette baisse s’expliquerait par un manque de jours travaillés sur une période de 42 ans, le minimum requis étant de 167 jours par an. Bien entendu, ce calcul est conditionné par le parcours professionnel individuel de chacun et ne s’applique pas uniformément à tous les cas.

Il est cependant essentiel de préciser que ce système de malus ne s’applique pas aux professions régies par des régimes spécifiques. Des exceptions sont prévues pour des catégories de métiers reconnus comme physiquement ou psychologiquement exigeants, tels que les policiers, les pompiers, les contrôleurs aériens, les pilotes ou encore les enseignants. Ces derniers bénéficieront de régimes dérogatoires offrant davantage de flexibilité.
Cette réforme suscite de nombreuses réactions au sein de la classe politique et parmi les citoyens. Les critiques pointent principalement le risque de précarité pour les travailleurs qui n’ont pas la possibilité de prolonger leur carrière en raison de contraintes physiques ou de problèmes de santé. D’autres rétorquent que ce mécanisme est nécessaire pour garantir la viabilité financière du système des pensions, en incitant à travailler plus longtemps pour faire face au vieillissement de la population.
En conclusion à notre question initiale, l’argument de Paul Magnette est donc correct en ce qui concerne l’exemple de l’infirmière, mais ce n’est pas un argument applicable à toutes les professions.

















